Moonfood révolutionne le lunch en nourrissant au sain

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Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

A Bruxelles, une nouvelle enseigne révolutionne le lunch. Son nom ? Moonfood. Ce concept inédit s’est offert les services d’Annie Padden Jubb, la coach alimentaire des stars.

Si l’on devait entourer en rouge les années marquantes de ces dernières décennies en matière de tendances a rayon gourmand, 1992 ne passerait pas inaperçue. C’est alors le début de la bistronomie avec l’ouverture du premier restaurant parisien d’Yves Camdeborde, mais c’est surtout l’avènement d’un nouveau genre de restauration urbaine : les néo-cantines. Si jusque-là l’employé lambda hésitait entre le sandwich thon-mayonnaise et le plat en sauce pour assouvir sa faim, 1992 marque une rupture, un changement de paradigme. Le pitch de cette révolution de palais ? Une poignée d’adresses qui réinventent le « déjeuner », comme on dit dans l’Hexagone, avec pas mal de créativité. But de la manoeuvre ? Remettre les légumes au centre de l’assiette pour fournir à tout un chacun le punch nécessaire en contexte économique concurrentiel. L’initiative qui fait sens est alors applaudie des deux mains.

Plus de vingt ans plus tard que reste-t-il de ce formidable élan ? Ces néo-cantines battent aujourd’hui de l’aile, sombrant dans la caricature d’elles-mêmes. Exit l’inventivité, bonjour le formatage. De l’esprit « fast good » ne subsiste plus désormais que le « fast » qui incite à engloutir son plateau en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Pire, alléché par le créneau juteux, certaines chaînes se sont engouffrées dans la brèche. Peu scrupuleuses, elles proposent un « digest » à la recette, justement, peu digeste : un soupçon de bio, trois grosses louches de comfort food et un doigt de commerce équitable pour faire joli. Triste constat, des belles intentions du début, il ne reste plus grand-chose.

Prise de conscience

Faut-il désespérer pour autant ? Non car l’esprit de ce mouvement n’est pas mort. Mieux, il se voit porté à un niveau de qualité jamais atteint auparavant. On doit cette initiative à Thierry Aerts. Etranger de la sphère culinaire, l’homme est l’un de ces entrepreneurs dopés à l’énergie. Habitué au stress et à la performance – il pratique le running à ses heures – il s’est posé la bonne question : « où manger sain et rapide à Bruxelles ? » Dans la mesure où personne ne peut lui donner une réponse satisfaisante, cet hyperactif se met en tête de faire advenir sur la place publique la réponse à sa question. Il commence par éplucher tout ce qui existe sur le sujet, des magazines aux publications scientifiques, en passant par les contributions sur Internet. Très vite, il constate que la Mecque de l’alimentation saine se trouve aux Etats-Unis, surtout sur la côte Ouest qui « possède dix ans d’avance en la matière ».

Annie Padden Jubb
Annie Padden Jubb© DR

Ni une, ni deux, Thierry Aerts s’embarque pour Santa Monica. Là-bas, il fait la connaissance d’une food coach réputée, Annie Padden Jubb, qui possède deux boutiques-restaurants en vue. Auteur de nombreux ouvrages sur le sujet (Lifefood Recipe Book: Living on Life Force (2003) et Secrets of an Alkaline Body (2004), North Atlantic Books), elle est considérée comme une référence pour ses enseignements sur la nutrition, tout particulièrement en ce qui concerne la détoxification et la régénération cellulaire. Parmi ses clients célèbres, elle compte Leonardo DiCaprio. En sa compagnie, Thierry Aerts comprend que « la perte de vitalité qui caractérise nos sociétés n’est pas une fatalité ». Il réalise que l’individu intervient de façon intempestive sur la nourriture. Il détaille : « A coup de cuissons mal adaptées et de transformations productivistes, nous dénaturons les produits. La prolifération des cancers et de l’obésité en est une preuve. Sans prise de conscience de ces enjeux, nous tournons en rond : le corps s’épuise à métaboliser ce qu’il ingurgite. »

Lune de miel

De retour en Belgique, l’entrepreneur oeuvre à faire exister son projet. Non sans flair, son choix s’arrête sur un magnifique bâtiment de la rue des Colonies, à Bruxelles. Il s’agit de l’ancien bureau de la compagnie aérienne Aeroflot. Inspiré par ses nombreux voyages et par l’air du temps, il aménage ce vaste espace dans un esprit brut – murs en béton – adouci par l’omniprésence du bois. Moonfood y prend place. L’équipe de cette adresse très « grab & go » est formée par Annie Padden Jubb herself qui, en plus d’avoir conçu la carte, a initié les chefs à l’utilisation d’extracteurs de jus ultraperformants et d’un déshydrateur inédit en Europe.

Moonfood révolutionne le lunch en nourrissant au sain
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Moonfood, 58, rue des colonies, à 1000 Bruxelles. www.moonfood.be

Les préparations servies reposent sur un concept d’alimentation vivante qui pousse le curseur de la santé plus loin encore que ne le faisait la fameuse « raw food » (le « cru »). « Les fruits, les légumes, les noix, tous les ingrédients que nous employons sont cuits en-dessous de 46 °C pour garder leur potentiel énergétique », précise Thierry Aerts. L’enseigne met également un point d’honneur à exclure OGM, pesticides, huiles hydrogénées, sucres raffinés, acides gras trans, produits d’origine animale, lactose et gluten de ces suggestions. Même l’eau n’est pas banale, elle est filtrée neuf fois à travers un système d’osmose inversé. Le tout en version rapide et accessible financièrement. Enfin, le sain à portée de tous.

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