Nos restaurants de la semaine: YAG et Eccome No

Visité il y a longtemps mais jamais réellement chroniqué, YAG flottait quelque part dans les limbes de notre inconscient gastronomique. Sans doute était-ce la faute du slogan flagorneur qui se cachait derrière l’acronyme : « You Are Great ». Pourquoi pas « Open Happiness » tant qu’on y est ?

Bref, si l’on y avait bien mangé, on flairait par trop le truc affreusement modeux. C’est donc poussé dans le dos par la rumeur insistante que l’on y est retourné. Verdict ? On se met à genoux et on demande pardon. YAG est une adresse rigoureuse et aboutie dans laquelle rien n’est laissé au hasard, ni la santé, ni le goût. Dans cette ancienne boucherie au décor boisé, c’est face au comptoir qui abrite la cuisine ouverte que l’on a fait un déjeuner-révélation. Les mots d’ordre du lieu sont ceux que l’on entend partout : bio, locavore, saisonnier. Bien. YAG offre un petit plus : le « respect des associations alimentaires spécifiques pour assurer une digestion optimale ». Très bien.

Ça donne quoi ? Un lunch entrée et plat à 22 euros, accompagné d’une carafe d’eau osmosée à 4 euros (un conseil : pour éviter les malentendus, celle-ci mériterait qu’on en explique le principe…). L’entrée est fulgurante, un bol garni de deux belles feuilles de laitue, proposée avec une « mayonnaise » d’avocat et quelques herbes déshydratées. La texture huileuse de la préparation à l’avocat, ainsi que son goût puissant souligné par de l’ail et des jeunes oignons, est digne d’une table gastronomique. Le plat, un tronçon de lieu jaune, est du même acabit. Cernée par les légumes – chou rave, céleri rave, asperges – et une tendre crème d’asperge, l’assiette régale tout autant qu’elle rassasie intelligemment. Si l’être humain aspire réellement au bonheur, YAG devrait encore avoir de belles années devant lui.

Mais aussi… Eccome No

Pas envie d’être diététiquement correct ? Direction l’une des nouvelles adresses de la pizza à Bruxelles : Eccome No. Cette enseigne nous refait le coup de la pizza « al taglio », comprendre « à la coupe », avec pas mal de savoir-faire, beaucoup de gentillesse et à peu de frais (compter 15 euros le couvert).

L’approche est très snack. Mention pour une pâte fine, assez croquante, qui impressionne tout particulièrement dans sa version crème de gorgonzola, mozza, courgettes et tomates cerise. On aime aussi le nom qui veut dire « Comment ça non ? », sorte de « non peut-être » cisalpin. Un regret ? L’absence de vraies bonnes bières artisanales italiennes qui constituent pourtant l’accord gagnant avec une pizza – on pense par exemple au Birrificio Toccalmatto. Un deuxième ? La présence d’un écran télé