Arbres nourriciers: des recettes au plus près de la nature

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Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Dans son dernier livre, Aurélie Valtat invite à explorer un nouveau territoire gourmand fait de bourgeons, de feuilles, de sèves, de baies et d’écorces.

Formée à l’aromathérapie en 2015, Aurélie Valtat se passionne depuis toujours pour les plantes sauvages médicinales et comestibles. Un engouement dont elle rend compte à travers un blog, Aroma’Tips, suivi par 25.000 passionnés. Passant son temps entre le Malawi, une mission diplomatique exercée dans le cadre de l’Union européenne, et la campagne française, cette « gentille sorcière », comme elle aime à se présenter, organise également des ateliers pratiques pour « remettre la nature et les plantes au centre de nos vies ». En phase avec cette profession de foi végétale, celle qui est également anthropologue de formation vient de publier La cuisine des arbres, un ouvrage aux allures d’ode à la nature centrée sur 40 arbres communs de nos régions – il est à noter qu’ayant vécu à Bruxelles, la jeune femme a eu le loisir d’approfondir ses connaissances dans la Forêt de Soignes ou le Bois de Hal. Au fil des pages, elle livre des recettes pour apprendre à sublimer feuilles, écorces, sèves et autres bourgeons, quelle que soit la saison. « Ce sont d’abord les propriétés médicinales des arbres qui m’ont intéressée, explique Aurélie Valtat. Mais, à force de goûter lors de promenades avec des botanistes, je suis passée du soin à la gourmandise. Entre des sorties en France, en Belgique et en Suisse, je me suis constitué une véritable palette de saveurs que je suis capable d’accommoder. »

La cuisine des arbres, par Aurélie Valtat, Ulmer éditions, 144 pages.
La cuisine des arbres, par Aurélie Valtat, Ulmer éditions, 144 pages.© SDP
Les arbres font valoir un nombre incroyable de goûts fins et diversifiés. De quoi introduire, dans le quotidien, des sensations gustatives oubliées au fil du temps.

Lorsque l’on pense aux arbres et à la nourriture, spontanément ce sont les fruits qui viennent à l’esprit. L’aromathérapeute de tordre le cou à ce cliché: « Je voulais montrer le potentiel méconnu des arbres, tout ce que l’on a oublié et qui peut se manger. Il faut sortir du stéréotype de la cuisine de « disette », par exemple la farine de glands, c’est-à-dire que ce serait une nourriture qui vaudrait seulement quand on n’a plus rien d’autre. En réalité, les arbres font valoir un nombre impressionnant de goûts fins et diversifiés. Cela permet d’introduire des sensations gustatives, qui ont été oubliées au fil du temps, dans le quotidien. Pour ce faire, je mets à la disposition du lecteur une série de techniques pour faire du fromage, de la liqueur, du sorbet, du yaourt, soit autant de procédés qui permettront de tirer la quintessence de ces saveurs. Sans oublier qu’il s’agit d’aliments très riches en vitamines végétales et en minéraux. Les bourgeons en particulier sont un concentré des bienfaits d’une plante, ce sont les super-aliments de la forêt. »

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Des concentrés de nutriments

Les arbres intéressants à savoir reconnaître dans le cadre d’un intérêt porté à cette gastronomie? Le tilleul, très prisé sous nos latitudes, mais aussi le chêne, l’aubépine, le frêne, le marronnier, le sureau noir et le hêtre sont assurément les variétés les plus courantes. Bien sûr, le danger de cette pratique, l’unique, consiste dans l’erreur liée à l’identification d’un végétal. « En réalité, il y a peu d’arbres toxiques, beaucoup sont comestibles, ce qui ne veut pas dire savoureux pour autant. Il faut avoir bien en tête que, comme ce sont des concentrés de nutriments, mieux vaut éviter d’en consommer trop à la fois. Notre corps étant habitué à des aliments qui sont « morts », ceux de l’industrie agro-alimentaire, il est donc nécessaire de s’y habituer petit à petit. C’est pour cela que, dans mon livre, je propose de les intégrer à des recettes classiques. Il n’y a que très peu de préparations reposant uniquement sur des produits d’arbre », précise la Française. Autre question: quels sont les mets les plus convaincants de la cuisine des arbres? Aurélie Valtat décline son tiercé gagnant: les beignets de fleurs d’acacia, le poulet mariné entouré d’une feuille de figuier ou encore le fromage frais roulé dans un mélange d’épices au sumac.

A noter qu’il y a des recommandations à suivre lorsque l’on décide de s’embarquer pour une cueillette. Outre la plus évidente « ne récolter que ce que l’on est sûr de reconnaître à 100% », il est important de récolter avec parcimonie. « Pas tout sur la même branche et si possible pas tout sur le même arbre », conseille l’autrice. Il faut également « cueillir par temps sec, de préférence après la rosée et avant la période chaude de midi » et, bien sûr, « respecter les règles du lieu où l’on prélève ».

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