Christophe Pillet

En 2020, Flexform a lancé la chaise Echoes, conçue par Christophe Pillet. © SDP/ FLEXFORM

Mobilier, design de produits, architecture d’intérieur, scénographie: Christophe Pillet (61 ans) est l’un des concepteurs français les plus multifacettes et les plus reconnus sur la scène internationale. Depuis peu, la marque italienne Flexform s’est adjoint ses services.

A 20 ans, vous étiez surtout intéressé par la musique. Pourquoi ce changement de cap?

Cela ne s’est pas fait de façon si radicale. A l’époque, je jouais dans des groupes de rock et de funk en tant que pianiste et je rêvais de percer, mais pour faire plaisir à mes parents, j’ai également suivi une formation d’art à Nice. Le design ne m’intéressait pas vraiment, mais le groupe de Memphis fondé par Ettore Sottsass et ses affinités avec la musique post-punk m’ont intrigué. En réalité, il était question du même sentiment de liberté, du même besoin d’expérimenter. Je suis parti pour Milan après l’ouverture de la Domus Academy en 1982, le Bauhaus des postmodernistes. Je désirais rencontrer en personne ces designers et architectes visionnaires. C’est alors que j’ai développé une relation étroite avec, entre autres, Michele De Lucchi et Martine Bedin et j’ai voulu continuer à travailler avec eux par la suite. Je suis devenu leur assistant.

Christophe Pillet
© SDP/ FLEXFORM

Après Milan, vous êtes parti travailler pour Philippe Starck à Paris. Qu’avez-vous appris de lui?

Que vous pouvez réaliser vos rêves. Aujourd’hui encore, le design adopte souvent une logique fonctionnelle, mais Philippe Starck n’épouse pas du tout cette vision: ses dessins et son architecture d’intérieur visent avant tout à créer un monde différent, à la manière des dessinateurs de bandes dessinées, des illustrateurs ou encore des réalisateurs de films. Tout comme le groupe de Memphis, il chérit l’idée qu’un designer ne se contente pas de redessiner l’existant, mais qu’il faut se détacher de tout ce que l’on connaît pour créer des choses vraiment intéressantes. L’innovation en matière de design est avant tout un exercice mental et intellectuel, et non un exercice technique.

Vos premières créations pour Flexform ont été dévoilées à l’automne dernier. La pandémie influence-t-elle votre façon de travailler?

Je pense que les circonstances confrontent chacun à ses défauts comme à ses qualités. Ainsi, encore plus qu’avant, je m’efforce de créer des designs élégants et simples pouvant être compris de tous. Les grands scientifiques, écrivains et autres intellectuels savent raconter les histoires les plus complexes de manière très claire. J’aspire à faire de même en tant que designer.

christophepillet.com et flexform.it

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