Fabienne Kriwin

© frederic raevens / sdp

Elle avait un besoin vital d’avoir enfin son espace à elle, c’est fait. Fabienne Kriwin a désormais pignon sur rue, à Bruxelles. Son élégante bijouterie a des airs d’appartement raffiné, avec pierres fines en vitrine.

Avant de marier l’or brossé et les pierres, vous étiez  » César et Rosalie « , mieux, vous êtes née dans le textile…

Mon grand-père était le propriétaire des établissements Salik, rue de France, j’allais régulièrement le voir, j’étais impressionnée, il y avait là un énorme mur et tous les stocks de pantalons, en jeans ou en velours mille raies de toutes les couleurs. Mon père avait étudié le droit, son rêve était que je fasse de même mais j’ai arrêté en première licence, ce n’était juste pas possible ! Comme j’avais très envie de voler de mes propres ailes, j’ai créé César et Rosalie en 1990, j’ai commencé avec de la maille, c’était sport mais féminin en même temps, tout était fabriqué en Belgique, on a ouvert nos huit boutiques… Mais en quinze ans, les choses ont changé, je trouvais un peu triste de mettre autant d’énergie à faire deux collections par an vendues pendant à peine trois mois et puis soldées, c’était comme une forme de dévalorisation pour moi, j’avais envie de beaux objets qui durent.

En 2007, vous vous mettez à travailler les pierres de manière autodidacte. Vous souvenez-vous de votre premier bijou ?

Bien sûr, je l’ai gardé, c’est mon bijou fétiche, une manchette en or brossé avec une grande aigue-marine. Je pars toujours de la pierre, c’est elle qui m’inspire. En fait, le plus difficile est d’en trouver de belles – une luminosité admirable, une jolie taille -, après, le reste me vient tout à fait spontanément.

Voyez-vous un fil rouge dans vos créations ?

Pas vraiment, ce sont des inspirations du moment, cela ressemble à ce que j’ai envie de porter moi. Parfois, on me demande une bague fine, je ne peux pas ! Une bague, cela doit être gros ! Par contre, les contrastes me plaisent, j’aime l’idée de mêler un collier avec une chaîne délicate et une bague imposante, j’y vois de l’harmonie. Je laisse toujours la place à la pierre, mes montures sont plutôt discrètes pour laisser son éclat s’exprimer et elles sont souvent en or brossé, je n’aime pas ce qui est clinquant. Et si je collabore avec des joailliers en Belgique, c’est parce qu’ils ont un savoir-faire étonnant et le sens de la qualité. Je ne vois pas l’intérêt de faire produire à l’étranger alors qu’ici les artisans travaillent merveilleusement bien ; il m’importe aussi de pouvoir suivre mes créations, ce lien de confiance est précieux.

Fabienne Kriwin, 32, rue Darwin, à 1050 Bruxelles. www.fabiennekriwin.com

A.-F.M.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content