New York

La Fifth Avenue, à New York, cultive depuis le début du xxe siècle son aura fashion... On raconte que la maison du joaillier Cartier (en photo, ornée d'un grand ruban rouge, en 2012) fut achetée... contre un collier de perles fines ! © getty images

La Fifth Avenue

L’histoire de cette avenue se déroule au fil de celle de Big Apple. Dans les années 1810, l’urbanisation se concrétise avec les fameux tracés de voies perpendiculaires… Point de pavés ou de béton, les routes sont en terre mais la Fifth Avenue est déjà là. Dès 1840, de belles demeures bourgeoises s’y érigent dans un style néogothique. Et c’est l’inauguration de Central Park en 1857 qui va en accélérer le développement. Ici encore, le snobisme tient à un fil et c’est lorsque, en 1862, Caroline Webster Schermerhorn Astor, une socialite au carnet d’adresses explosif, s’installe au n°350, à l’angle de la 34e rue, que le coin monte en grade. L’immeuble voisin est occupé par le frère aîné de son mari et, en 1893, William Waldorf Astor, son neveu, décide de le faire raser pour bâtir le Waldorf Hotel sur 13 étages – l’hôtel le plus imposant de la cité, à l’époque. Ce qui fait enrager sa tante au passage… Mais l’ego fait des miracles : Caroline Webster Schermerhorn Astor fait alors détruire sa demeure, engage l’architecte de son neveu et construit l’Astoria Hotel sur 16 étages… Signant là la fin de la prééminence du résidentiel sur Fifth Avenue. Un temps, les querelles s’apaiseront pour créer le Waldorf-Astoria, mais il sera racheté et détruit en 1929 pour laisser place à un autre mythe : l’Empire State Building.

Dès lors, Fifth Avenue se développe au gré des maisons prestigieuses qui vont s’y greffer. Le department store B.Altman and Company en 1906, Van Cleef & Arpels en 1942, Tiffany & Co en 1940 – la légende raconte qu’une trentaine de demandes en mariage ont lieu chaque année dans la boutique rendue célèbre par le film Breakfast at Tiffany’s – ou Cartier et son immeuble acheté contre un collier de perles fines en 1917. Et d’aligner encore les grands magasins Bergdorf Goodman, Bloomingdale’s et Saks Fifth Avenue – dont le 8e étage, entièrement dédié aux chaussures, a son propre code postal ! -, ainsi que des enseignes premium comme Burberry, Hermès, Fendi, Chanel, Louis Vuitton, Prada, et des mastodontes tels qu’Apple ou Abercrombie & Fitch. Bref, quatre kilomètres pour un lèche-vitrines géant mais avec la petite particularité que Fifth Avenue n’est pas uniquement réservée au shopping, c’est avant tout l’un des centres névralgiques de la mégapole… où les suffragettes ont notamment défilé pour obtenir le droit de vote.

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