Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Né en Grèce, Evan Triantopoulos a grandi dans la cuisine de sa mère. Arrivé en Belgique, il a tracé sa route avec son fameux Gril aux Herbes à Wemmel et Le Fourneau à Bruxelles. Aujourd’hui, il se profile comme l’un des chefs les plus inventifs de sa génération.

Votre rêve d’enfantà

Depuis tout petit, je suis en admiration devant les métiers manuels. Je pouvais regarder un carrossier pendant des heures. Je n’ai donc pas trahi l’enfant qui est en moi.

Votre rêve d’adulteà

Semer le bonheur autour de moi, rendre les autres heureux. Il n’y a que cela qui m’intéresse.

Votre boisson préférée ?

Rouge. Un bordeaux bien vinifié. On retrouve ici ma passion pour la main de l’homme. En ce moment, j’ai un gros coup de c£ur pour un côtes de bourg, le Roc de Cambes 2004, une perle signée par François Mitjaville. Je peux tout aussi bien être séduit par un modeste faugères, s’il est bien fait.

Votre dernier fou rire ?

J’en ai tous les jours. Tout à l’heure quand ma chef de cuisine a cru m’apprendre qu’elle était enceinte. Sa tête quand je lui ai dit que je le savaisà

Sucré ou salé ?

Salé, sans hésiter.

Vous ne pouvez pas vivre sansà

Amour et reconnaissance. Tant que j’ai cela, je m’endors et me réveille avec le sourire.

Piste noire ou piste verte ?

Je viens du pays noir, du Hainaut. Mon père travaillait dans la mine. J’ai un souvenir halluciné de quand, petits, on allait le chercher et qu’on avait devant les yeux une vraie gueule noire. Aujourd’hui, ma vie est plutôt une piste verte en comparaison. Tous les matins, je foule pieds nus le sol de mon jardin. Un privilège unique que de rester ainsi en surface.

L’objet avec lequel on vous enterrera ?

Dans mon pays, on se fait enterrer avec une bouteille d’Ouzo. Avec le temps, l’alcool s’évapore. De cette façon, on peut donner l’illusion aux vivants que celui qui est enterré l’a bue. Cela me plairait assez de perpétuer ce genre de chimère.

Un geste écolo ?

Je me sens particulièrement concerné dans le métier que j’exerce. Du coup, on travaille les produits au mieux. Par exemple, on épluche les carottes scrupuleusement pour ne pas en perdre une miette. On essaie de tout utiliser d’un légume. Le gaspillage m’est insupportable. A la carte des vins, une petite fleur signale les vins qui sont travaillés de façon naturelle ou biologique.

Ce dont vous êtes le plus fier ?

Je n’ai pas de fierté qui se rapporte directement à moi. Je n’aime rien tant que réunir des gens autour d’un projet et de les voir motivés par cela.

Votre dernier achat impulsif ?

Le dernier bouquin d’Alain Ducasse. C’est exactement le genre de choses auxquelles je résiste mal.

Cigale ou fourmi ?

Les deux. Cigale pour le rapport à l’argent, fourmi pour le rapport au travail.

Que seriez-vous prêt à défendre bec et ongle ?

L’accueil dans la restauration. C’est quelque chose de crucial. Quand on fait ce métier, on doit tout faire pour que les gens oublient leurs soucis le temps d’un repas. Peu importe les demandes, il faut y accéder. On est là pour donner du bonheur.

Votre bon plan resto ?

Une petite adresse perdue à Hale, De Zogeraa. On y mange des choses toutes simples mais exquises. Les frites sont magnifiques, faites à la main et cuites au blanc de b£uf.

Michel Verlinden

On est là pour donner du bonheur.

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