Dans sa rubrique Faits et Gestes, Le Vif Weekend part à la rencontre de Belges qui ont du talent plein les mains. Cette semaine, focus sur Zoé Mommen, styliste qui voue un amour inconditionnel aux fils à tricoter qu’elle sublime sur sa machine industrielle.
Après un bachelier à la Haute École Francisco Ferrer, section stylisme et modélisme, c’est par hasard que Zoé Mommen, originaire du Brabant wallon, aujourd’hui installée dans la capitale, entame le master Knitting design/maille à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles en 2013.
«Ma mère tricote à la main et souvent, en vacances, elle voulait m’expliquer comment ça fonctionnait. Mais ça ne m’intéressait pas. D’ailleurs, tricoter à la main, je n’aime toujours pas!» confie-t-elle.
Mais après son master, elle est séduite par le tricot sur machine.
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À côté de ses jobs alimentaires et d’un poste de cheffe de produit chez Bellerose, elle lance donc sa marque où elle crée des vêtements tricotés pour bébés. Elle imagine en Belgique et fait produire en Roumanie. «J’étais une minuscule marque, donc je passais chaque fois en dernier. Ils ne me prenaient pas au sérieux. J’ai alors eu un déclic: tout gérer de A à Z.»

« Si tu tires, tout s’enlève! »
Ce qu’aime l’artiste, c’est la création, mais aussi la production et toute sa partie technique. Elle déniche alors un stage au musée du textile à Tilburg. «J’accueillais les visiteurs, livrais des explications, et puis à côté, j’ai appris à toucher aux machines à tricoter industrielles et à les programmer.
Ce que je trouve incroyable avec le tricot, c’est qu’on crée un tissu à partir d’un seul fil.
Et si tu tires, tout s’enlève! C’est une matière confortable, élastique et avec laquelle tu crées des volumes.» À la fin de son stage, elle continue à mi-temps chez Bellerose et devient programmeuse et tricoteuse pour la marque néerlandaise The Knitwit Stable. «J’ai finalement travaillé pour eux à temps plein, mais j’ai commencé à m’en lasser. Je faisais beaucoup de trajets car ma vie sociale était en Belgique. J’ai décidé d’arrêter et d’acheter ma machine pour réaliser mes créations. Ce côté créatif avec ma patte me manquait.»

Le défi est lancé et relevé depuis plus d’un an. Zoé achète une tricoteuse industrielle à l’une de ses anciennes collègues du musée et installe son atelier à Molenbeek. Elle y fabrique ses créations. Elle vient d’ailleurs de sortir un sac, disponible en trois coloris. Mais elle travaille également pour les autres: Maud Brunstein, Farm to Knit, moineaumoineau…
«70% du temps, je crée pour des marques, et les 30% restants, ce sont mes créations. ça évoluera peut-être, mais pour l’instant, cet équilibre me plaît.»
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