Blogueur, Instagramer, de la passion au métier à part entière (même en Belgique)
Instagram, ce fameux réseau social un peu étrange a explosé il y a quelques années déjà. A coup de filtres et de hashtag, les gens y partagent ce qu’ils portent, voient, mangent. Passe-temps pour certain, il est devenu un véritable métier pour d’autres.
Ils s’appellent Claire, France, Amandine et Jhon, mais vous les connaissez probablement mieux sous les noms de Milkywayblueyes, MadeByF, TheSparkleFlake ou JhonB, leur pseudo sur Instagram. Les trois filles sont des blogueuses tandis que Jhon est ce qu’on appelle un micro-blogueur, quelqu’un qui ne possède pas de site à proprement parler, mais qui écrit des articles plus courts sur d’autres plateformes telles que celle de partage de photos et vidéos. Tous et toutes passent un temps certain sur la création de ces comptes et la gestion de leur contenu, un temps qui peut varier selon l’objectif qu’ils ont à travers celui-ci et la réputation et notoriété qu’ils ont pu acquérir au fil des mois ou années.
Une photo publiée par The Sparkle Flake (@thesparkleflake) le
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Alors comment réfléchissent-ils à une photo qui finira sur Instagram ? Cela dépend, en réalité. Jhon shoote ce qui lui plait, fait plusieurs photos (même un bon nombre d’après France!), les trie et sélectionne celle qu’il veut finalement poster sur Instagram. Claire, aux vues de ses nombreuses collaborations, se doit d’être organisée. Ses posts sont souvent planifiés, mais elle essaye d’y ajouter des moments de spontanéités aussi et des photos prises sur le vif. France et Amandine ajoutent que, quand elles veulent partager la photo d’un chouette moment, elles ne vont pas attendre plusieurs jours non plus pour le faire. La photo sera publiée en général maximum deux jours après avoir été prise.
Une photo publiée par ?? HEY I’M JHON (@jhonb) le
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Le blog avant le reste ?
Pour Claire, qui a commencé il y a trois ans, son blog est son gagne-pain. « Milky », comme ses followers l’appellent, se demande même si elle ne profiterait pas de la notoriété que celui-ci lui offre, pour mettre ses études entre parenthèses. « On sait jamais combien de temps ça peut durer, si ça se trouve dans cinq ans plus personne ne se souviendra de moi. J’aimerais bien en profiter et vraiment m’y consacrer à 100%. Mais un diplôme de Master c’est bien aussi. C’est une décision que je dois prendre, mais les deux ont leurs pours et leurs contres. »
Une photo publiée par Claire . 22 y/o . law student (@milkywaysblueyes) le
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Il est vrai que ce monde et cette tendance sont en train de se développer et de se populariser chez nous et que chaque jour apporte son lot de nouveaux bloggeurs. France, elle, a quitté son travail il y a un an pour se consacrer à cette seconde activité ainsi qu’à son site de vente en ligne. Amandine a préféré retourner à l’école et commencera des études de communication dès septembre prochain.
Des mini-célébrités aux pieds bien ancrés dans la réalité d’un monde en permanente – et très rapide – évolution, donc dans lequel rien n’est réellement certain. « Hier on utilisait des plateformes comme Blogger ou Tumblr, puis c’était plutôt WordPress. Maintenant on se dirige vers Instagram et demain ce sera probablement le temps de Snapchat. Les plateformes de prédilection changent vite » explique France. Et si les blogueurs s’en rendent compte, ils ne sont pas les seuls.
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Une nouvelle forme de publicité et de visibilité
Car les marques aussi voient dans ce nouveau métier et ses évolutions un marché à exploiter. A partir d’un certain moment, quand le nombre de followers, likes et commentaires décollent, il n’est pas rare que ces dernières lancent des propositions de partenariats, ou « collaborations » en jargon Instagram. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes. La pratique la plus courante est ce que Claire appelle « le placement de produit ». Cette pratique consiste à recevoir un produit de la part d’une marque. Ici le blogueur peut faire le choix d’accepter n’importe quoi ou d’imposer quelques exigences quant à la nature de celle-ci. Une autre forme de collaboration se fait à travers l’affiliation. Ici, c’est un site relayeur qui s’occupe de la transaction et crée un lien entre le blogueur et la marque. Le premier recevra une partie de la vente du deuxième si un client a acheté un produit via son Instagram ou son site. Le sponsoring est aussi une technique utilisée. Le blogueur reçoit une rémunération suite à un article publié sur un produit, un vêtement ou un service. Attention : toutes les collaborations doivent être signalées au travers les articles, surtout si elles ont été sponsorisées, ainsi que lors des déclarations d’impôt. Si les taxes ne semblent pas encore réellement prendre en compte les avantages en nature du métier, les choses pourraient bien changer dans les années à venir.
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Une photo publiée par ? Hi there, I’m France ? (@madebyf) le
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Un point que les futurs bloggeurs ont d’ailleurs tendances à oublier car ne voient que les avantages que cela représentent sans prendre en compte le travail – conséquent – et les inconvénients. « Les gens ne remarquent pas toujours le temps que ça prend. Et parfois les marques non plus. Elles nous font des propositions étranges ou bien des propositions qui montrent qu’elles ne se sont pas données la peine de regarder nos blogs et nos comptes Instagram » explique France. Parce qu’accepter des collaborations ne veut pas dire accepter tout et n’importe quoi. Il y a, là aussi, une réflexion et une certaine attitude que tous et toutes adoptent face aux entreprises qui pensent que leur notoriété peut obliger ces jeunes à tout accepter.
Claire choisit ses collaborations en se demandant si, avec un budget illimité, elle aurait aimé acheter le produit. Des propos qu’Amandine soutient. France, elle, souligne que de temps en temps elle aime sortir de sa zone de confort et prendre des risques en acceptant des partenariats qui sortent de l’ordinaire, mais qui lui correspondent tout de même. Pour les garçons c’est un peu différent. « Les collaborations commencent à arriver seulement maintenant, mais ça ne fait pas longtemps que j’ai commencé à vraiment bloguer » nous dit Jhon. De plus, les blogueurs sont encore rares, et encore moins en Wallonie. Les marques commencent donc doucement à s’intéresser à eux et à prendre conscience de leur pouvoir d’ influence.
Une photo publiée par ? Hi there, I’m France ? (@madebyf) le
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Quand Instagram rime avec célébrité
Zalando, l’Oréal, asos, … de plus en plus de noms décident de collaborer avec les Instagramers. En fin de compte, ces personnes sont plus proches de leur public qu’une Rihanna ou une Beyoncé. Il est plus facile de s’identifier à elles et de vouloir leur ressembler. Les gens, les jeunes filles surtout, ont donc souvent envie de ressembler à ces visages qui apparaissent sur l’écran de leurs smartphones et de s’habiller comme ces inconnus qui habitent parfois dans la même ville qu’eux. Des inconnus qui, au final, jouissent d’une certaine célébrité. « Parfois les gens me reconnaissent dans la rue » avoue Claire en souriant. « C’est marrant et on réalise pas toujours. » Une célébrité que l’on comprend mieux lors des évènements qu’il lui arrive d’organiser. Les gens aiment alors se déplacer pour rencontrer « Milky », « MadeByF » ou « TheSparkle » pour discuter avec ces filles dont elles aiment le look et le style.
Festival outfit || lien dans ma bio si vous l’avez manqué ?
Une photo publiée par Claire . 22 y/o . law student (@milkywaysblueyes) le
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D’ailleurs, tous avouent n’avoir jamais vraiment eu d’expérience négative via Instagram. Si bien que France appelle même cela le monde des Bisounours où « tout est beau et tout le monde est gentil ». En général, les critiques viennent d’ailleurs plutôt des « proches » et des cercles d’amis. Un garçon sera d’ailleurs vite catalogué comme gay, tandis que l’utilisation des hashtag fait sourire. Tant et si bien que certains et certaines n’osent pas se lancer. C’était le cas de Jhon, par exemple, qui a fini par être tenté par l’aventure grâce à France. « Au final, il ne faut pas penser à ce que les autres disent » ont-ils tous avancé. « Puis, ça fait toujours rire au début, jusqu’à ce que ça marche » ajoute France. Et avec des milliers de followers, la jeune femme sait de quoi elle parle.
Leur conseil à tous ? Se lancer. Parce que si c’est beaucoup de boulot, c’est aussi, et avant tout, une passion et un plaisir.
Par Alessandra Cillario (stg)
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