Alain Leempoel, acteur et metteur en scène : « Je suis un lève-très-tôt et un couche-tard »
Créé à Avignon en 2022, le spectacle Le facteur Cheval ou le rêve d’un fou s’installe au Drohme à Bruxelles jusqu’au 24 août. Le chef du restaurant Hors-Champs Stefan Jacobs y installera même une guinguette. Alain Leempoel, metteur en scène et producteur de la pièce répond à nos questions sur le vif.
La question que l’on vous pose le plus souvent?
«Comment ça va?» Je suis le premier à la poser aussi mais quand on y réfléchit, c’est vraiment la question à laquelle personne n’a réellement envie de répondre. Et quand on le fait, on ment le plus souvent.
Votre premier souvenir de vacances?
Ischia, face à Naples. Fin des années 60, mes parents y avaient loué une maison dans le centre de l’île pour un mois. C’était la première fois que je partais aussi loin et aussi longtemps. Je viens d’y retourner cinquante-deux ans après. Certains de mes souvenirs, comme le Castello Aragonese illuminé par le feu d’artifice, étaient encore vivaces. Et j’ai retrouvé les lieux comme si rien n’avait changé.
La région où vous pourriez retourner mille fois?
La Corse, j’y vais plusieurs fois par an, dès que je peux. J’aime cet état d’esprit insulaire, cette manière de se protéger, quelque part.
Le plat préféré des vacances?
L’été, je prends les commandes du barbecue, c’est le seul moment où j’ai droit au chapitre en cuisine. Même si Valérie (NDLR: Valérie Leplas, la femme d’Alain, fondatrice de Pistolet Original, est une cuisinière hors pair) m’aide pour les marinades et l’accompagnement. J’aime cette atmosphère ; les discussions autour du feu.
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Brunch ou apéro?
Je suis un lève-très-tôt et un couche-tard. Le petit matin et le coucher du soleil sont mes moments favoris. Le brunch tombe au mauvais moment de la journée. Alors que l’apéro signe le début d’une soirée agréable entre amis.
La Guinguette selon Stefan Jacobs
Le temps des représentations, le chef du restaurant Hors-Champs a installé une guinguette au Drohme. L’occasion de goûter un petit échantillon de la cuisine de ce jeune chef ultra créatif – qui est aussi le beau-fils d’Alain Leempoel – détenter d’une étoile verte au Michelin. Il propose une formule « planche » à 35 euros comprenant en entrée un gaspacho glacé, tomate et herbes du jardin, en plat un effiloché de cochon confit à la braise, aubergine grillée entière et légumes tajine suivi d’une crème brûlée à la tagète comme dessert. A réserver le ligne en même temps que ses places. Il est aussi possible de commander les plats à part ou la formule sur place, en fonction du stock disponible.
Un projet fou que vous ayez mené?
En 2022, à Avignon, nous avons dû changer d’acteur pour Le Facteur Cheval. Elliot Jenicot a relevé le défi à deux semaines de la première, c’était une folie. Pour lui surtout. Mais aussi pour moi, même si je n’en avais pas vraiment conscience. C’est ça qui fait que l’on a osé sans doute. Aujourd’hui, ce spectacle merveilleux va tourner tout le mois d’août. Je m’en réjouis.
Un paysage pour vous réveiller le matin?
La montagne qui s’illumine au lever du soleil.
La première chose à faire lorsque l’on arrive à destination?
Quand je débarque dans un lieu inconnu, je fais le tour du propriétaire pour dénicher l’endroit où je pourrai me poser pour une demi-heure ou une heure si je me réveille la nuit, ce qui est fréquent.
Le facteur Cheval ou le rêve d’un fou, de Nadine Monfils
Né au siècle dernier, Ferdinand Cheval, surnommé « Le facteur Cheval » a passé plus de trente ans de sa vie à construire une sorte de palais extraordinaire, tout seul, avec ses petites mains, ses outils et sa brouette. La plupart des gens le qualifient encore de fou aujourd’hui. Désespéré par la mort de sa fille, il construit de ses mains la plus belle lettre d’amour que l’on puisse faire à son enfant, à la manière d’une homme qui ne sachant pas dire « je t’aime » l’a fait avec des pierres.
Quasiment seul sur scène – à l’exception donc du plasticien Philippe Doutrelepont qui fait évoluer le décor sous nos yeux -, Elliot Jenicot vêtu d’un costume de facteur du XIXème siècle, se glisse dans la peau de cet artiste hors norme dont l’oeuvre à nul autre pareille substiste encore aujourd’hui.
Le Facteur Cheval ou le rêve d’un fou, au Drohme à Bruxelles, du 1er au 24 août du jeudi au dimanche, à 19 h. panachediffusion.com
Le pitch d’une journée parfaite en vacances?
J’ai besoin d’adrénaline. Elle est toujours là juste avant que je monte sur scène. Cette sensation qui vous force à vous demander ce que vous faites là. Et qui dès qu’on se lance vous fait vous sentir bien. Les journées pépères sans projet, ce n’est par trop mon truc. J’aime bouger, marcher, faire de la plongée, une activité physique qui me permet de décharger ce trop-plein d’énergie.
La personne qui vous influence le plus?
Même si je m’en défends, mon père sans doute. Il était dans mes pensées en permanence et m’a toujours soutenu jusqu’à ce qu’il nous quitte il y a deux ans. Je suis obligé d’admettre aujourd’hui qu’il y a des choses que je fais comme lui.
Un mot pour vous décrire?
Toujours aussi actif mais plus aussi endurant.
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