Éveiller mon fils à l’art
Complètement séduite par l’initiative du Family Day à Bozar, à l’objectif double – d’une part, permettre aux parents de voir une expo malgré leurs obligations parentales, et d’autre part, prouver aux plus jeunes que le musée, ce n’est pas forcément barbant -, je me lance avec mon fils ce fameux dimanche matin dédié à Picasso. Nous voilà donc vingt minutes après l’ouverture, à faire la queue… Car la formule a visiblement séduit de très nombreux parents. Et pour cause, le ticket d’entrée est avantageux : 6 euros tous âges confondus. Après avoir trouvé de justesse un casier vide, une charmante organisatrice nous conseille de démarrer avec les workshops créatifs… vu le monde dans les salles d’exposition. Un brin déçue, car le but du jeu évidemment est que les enfants s’inspirent de ce qu’ils ont vu pour ensuite créer une sculpture à la façon de l’artiste espagnol, je suis néanmoins le conseil. Qui était d’or… Enthousiasmé, Basile se lance dans une tour de château fort en rouleaux de papier toilette, suivie d’une oeuvre avec des fils de fer. » Deux par enfant maximum ! « , nous avertit un étudiant. L’équipe est visiblement dépassée par le succès : une dame retire les affiches qui proposait de passer d’un atelier à l’autre… afin qu’on libère les places plus rapidement. Les workshops sont bien pensés : le niveau des tables est adapté à la taille des enfants selon leur difficulté. Mon ami revient en maugréant : » Il y a une pseudo-artiste-bobo qui m’a enguirlandé car on mélangeait la pâte à modeler avec des cure-dents ! » Tueuse de créativité ? Plutôt prof dans l’âme : » L’artiste doit trouver une réponse à son problème. » Après avoir exposé les oeuvres des enfants parmi les autres – dont certaines étaient démentielles – place à l’expo. Alors que j’explique à ma mini tornade qu’il va falloir parler en sourdine, nous sommes happés par un brouhaha monumental : des enfants avachis qui griffonnent dans leur carnet de croquis, d’autres qui courent entre les oeuvres, et quelques exceptions qui écoutent leurs parents… Une image décalée, façon mise en abyme. Face au portrait de Marie-Thérèse, Basile éclate de rire en voyant son gros nez. Gommettes, pastels, marqueurs à disposition, il a de quoi s’exprimer pour reproduire les oeuvres. De l’installation, je n’aurai finalement pas vu grand-chose – on a terminé au pas de charge -, mais le verdict de mon fils est positif : » C’était rigolo ! « , une envie de revenir lors de la prochaine session et une gommette au tableau : il sait dorénavant qui est Picasso.
Retrouvez » Valentine a testé » sur www.levifweekend.be
www.bozar.be/fr/activities
VALENTINE VAN GESTEL
» PROUVER AUX ENFANTS QUE LE MUSÉE N’EST PAS FORCÉMENT BARBANT. »
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici