UN THÉ AVEC LES PAPILLONS
LE PAPILLON M’OFFRE PAR INTERVALLES IRRÉGULIERS TOUTE LA SPLENDEUR DE SON VOILAGE.
C’est lors d’une échappée balnéaire avec mon minus à Duinbergen que j’ai découvert cette volière à papillons, posée en plein milieu du circuit où je l’emmenais faire un tour de cuistax. Intrigués par la décoration champêtre de cette immense tente blanche, nous avons regardé par la fenêtre : des chaises design, des petites tables dotées de fruits découpés, des plantes exotiques et… quatre papillons de la taille de mon poing pile devant nous. L’endroit propose une expérience unique en Belgique (après Rome et Florence) : prendre un thé avec les papillons… virevoltant tout autour. Un panneau m’indique que le matin est un moment privilégié pour observer l’éclosion des chrysalides, que les papillons volent davantage aux heures lumineuses et qu’ils se posent sur la végétation l’après-midi. Nous revenons le lendemain à 15 heures. L’accueil, plutôt glacial, contraste avec la chaleur ambiante, jardin tropical oblige. Nous dégottons la dernière table. Bonne pioche : nous sommes installés près d’une plante… qui attire les lépidoptères. Nous avons droit à un défilé : un heliconius charitonia, deux caligo memnon, un morphinae… Basile s’émerveille devant les trois premiers, mais rapidement blasé, me demande en geignant quand nous allons chercher la glace promise sur la digue… C’est le seul gamin qui ne cherche pas à » attraper » un papillon avec une moitié d’orange. Défense de toucher, puisque les bestioles sont fragiles et le simple contact avec notre sueur pourrait les endommager. Elles ne semblent pourtant pas du tout effrayées par notre présence. Au contraire même. On dirait des papillons domestiqués. Ils vivent d’ailleurs ici en moyenne deux semaines, soit une de plus que dans la nature ! Ce qui me fascine le plus, c’est de pouvoir observer des spécimens aussi grands, d’aussi près, aussi longtemps. Ces derniers sirotant paisiblement le jus de l’orange avec leur trompe, ne se souciant absolument pas des dizaines de paires d’yeux les observant sous toutes les coutures. Je reste obnubilée par un morpho peleides (merci à la dizaine de panneaux didactiques). Chaque fois qu’il ouvre ses ailes, un bleu vif et somptueux m’éblouit. Alors que je l’observe attentivement, et réalise que sans son apparat, il me dégoûterait probablement, il m’offre par intervalles irréguliers toute la splendeur de son voilage. Si je n’avais pas un mioche gémissant au bout de la cheville, je serais probablement restée scotchée longtemps. Mes seuls bémols à l’expérience sont la propreté (tables collantes, déchets d’emballage à terre…) qui laisse plus qu’à désirer, et la pauvreté de la carte qui ne joue pas suffisamment l’exception.
A voir jusqu’au 25 septembre, www.theemetvlinders.be/FR/
Retrouvez » Valentine a testé » sur www.levifweekend.be
VALENTINE VAN GESTEL
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