UNE FORMATION DE LA CROIX-ROUGE
Suite aux attentats du 22 mars dernier, la Ville de Bruxelles a fait appel à la Croix-Rouge pour donner des formations gratuites durant six week-ends. Objectif ? Apprendre à réagir face à l’urgence. Pour concurrencer les 20 km de Bruxelles, ce jour-là, visiblement, la formation ne fait pas le poids : nous ne sommes que quatre. Autant que les formateurs bénévoles. D’emblée, Jody, ambulancier liégeois, nous demande de nous placer sur l’échelle de la capacité à réagir. Personnellement, je me sens » capable d’agir mais avec la peur de mal faire « . Question : » Que feriez-vous en cas de catastrophe ? » Réflexion. Suivi du scénario idéal à adopter : se maîtriser, fuir pour se mettre en zone de sécurité, alerter les secours et porter assistance jusqu’à leur arrivée. » Il y a 10 % de leaders qui, instinctivement, prendront des initiatives. Les autres resteront prostrés comme des statues ou courront dans tous les sens. Ces réactions sont normales, c’est la situation qui ne l’est pas. Mais il faut également les gérer… » Emmener les gens avec soi pour les mettre en sécurité. Loin des immeubles qui pourraient s’écrouler, en se dispersant pour éviter l’effet de groupe, et tenter de se placer derrière les policiers. » Si on peut aider quelqu’un, c’est bien, mais il faut d’abord penser à soi. » Jody nous montre un geste pour éviter de perdre un enfant ou une personne âgée dans la cohue : agripper son tee-shirt au niveau de la poitrine, se mettre derrière lui et le pousser vers l’avant. Il nous rappelle le numéro européen des urgences (112) et nous invite à utiliser les SMS pour éviter de saturer le réseau. On passe en revue les blessures potentielles : les grands brûlés, les hémorragies, les personnes inconscientes ou blessées par des corps étrangers. Pour chacun, des gestes importants : hydrater avec un liquide tempéré (pas d’alcool, ni d’huile), comprimer avec un bandage ( » le garrot ne sera réalisé qu’en cas de risque extrême, contrairement aux films d’action « ), la position latérale de sécurité… On termine par un tour de table. Maria, Ukrainienne vivant à Molenbeek, prend la parole avec émotion : » Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça. Je suis fière de mon quartier, fière de la Belgique qui est une merveilleuse terre d’accueil. Il faudrait apprendre à se connaître entre les peuples, communiquer, pour mieux se comprendre. En Ukraine, tout le monde nettoie la rue, cela crée des liens… » Parler et écouter. Deux autres gestes encouragés par la Croix-Rouge.
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VALENTINE VAN GESTEL
» LE GARROT ? C’EST SURTOUT DANS LES FILMS D’ACTION… «
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