À Paris, les bouquinistes du bord de Seine font de la résistance aux JO

Les bouquinistes du bord de Seine menacés par les JO de Paris - Getty Images
Les bouquinistes du bord de Seine menacés par les JO de Paris - Getty Images
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Les JO de Paris n’ont pas encore débuté que déjà, certains voudraient les voir mis hors-jeu. Après avoir forcé nombre d’événements (Tour de France et Festival d’Avignon inclus) à décaler leurs dates, voilà que les Jeux menaceraient désormais les bouquinistes du bord de Seine.

Avec plus de 230 bouquinistes rassemblés sur trois kilomètres de long en bordure de Seine, Paris peut se targuer de posséder le plus grand marché de livres en plein air au monde. Un titre menacé par la tenue des Jeux Olympiques dans la Ville Lumière, laquelle s’apprête à être placée sous haute surveillance pour l’occasion, avec pas mal de désagréments à la clé.

Ainsi, nombre de rendez-vous annuels prestigieux tels que le Festival d’Avignon ou le Tour de France ont été invités à décaler leurs dates, afin de permettre aux forces de l’ordre de se concentrer sur la sécurité des JO de Paris. Toujours pour raisons de sécurité, les bouquinistes du bord de Seine ont été prévenus que certains d’entre eux allaient devoir temporairement déménager le temps des Jeux.

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Un Paris perdant pour les bouquinistes?

En tout, ce ne seraient pas moins de 170 échoppes qui seraient concernées et contraintes d’aller voir ailleurs deux semaines durant à l’été 2024. Un déménagement vu d’un (très) mauvais oeil par les principaux concernés mais aussi par les aficionados de ce marché aux livres idyllique inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de France.

Jérôme Callais, le président de l’association culturelle des bouquinistes de Paris, qui avait contacté l’Etat pour demander une protection de leur activité lors des JO, confie ainsi à nos confrères de L’Obs s’être senti « trahi » par la décision « arbitraire » de la préfecture de police. Car si, de prime abord, la perspective de déménager temporairement deux petites semaines seulement peut sembler ne pas être la Seine à boire, dans les faits, les boîtes qui abritent les ouvrages des bouquinistes sont fragiles, et les déplacer pourrait risquer d’irrémédiablement les endommager.

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Face au danger encouru certains bouquinistes parisiens ont dores et déjà menacé de s’enchaîner à leurs boîtes, tandis que d’autres ont faire part de leur volonté d’y mettre une enclume, histoire d’empêcher toute velléité de déplacement. Et l’écrivain Pierre Assouline de souligner que « de partout on s’indigne. C’est l’âme de Paris qu’on assassine ». Faites vos Jeux, rien ne va plus? Affaire à suivre.

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