« Personne n’en sort gagnant »: ils se sont mêlés du couple de leurs amis et le regrettent (ou pas)
En amour comme à la guerre, tous les coups sont-ils vraiment permis? Et si on se trouve malgré soi spectateur du conflit, faut-il se mêler du couple de ses amis? Nos quatre témoins l’ont fait, et racontent pourquoi ils le referaient (ou pas).
Car le terrain est ô combien périlleux, et s’y aventurer risque souvent d’avoir moins d’effets sur le couple concerné que sur votre amitié. Entre ceux qui regrettent de n’avoir rien dit, ou au contraire, qui se mordent encore la langue des années après, témoignages de téméraires qui ont osé se mêler du couple de leurs amis… À tort ou à raison.
« C’est une situation perdant-perdant »
Charles, 39 ans, ne se mêle sous aucun prétexte des affaires de cœur de ses proches.
« Je pars du principe que nous sommes tous des adultes et qu’il appartient à chacun de faire ses choix, en particulier en ce qui concerne l’intimité. Je ne m’y immisce pas, parce que cela ne peut être que dommageable pour toutes les parties impliquées : soit on n’est pas d’accord avec la personne qu’on conseille, et on risque de se brouiller avec elle, soit la personne écoute les conseils, et si elle regrette son choix par la suite, on en porte le blâme. La plupart des gens sont émotionnellement volatiles, et prompts à se rabibocher aussi vite qu’ils se déchirent, donc la moindre parole, même si elle va dans le sens de notre proche sur le moment, peut nous être rejetée au visage plus tard. Attention, en cas de situation violente ou toxique, le silence n’est évidemment pas de mise ! »
« Cela a causé des fissures irréparables »
Anne, 32 ans, a fait les frais d’une intervention amicale.
« Quand mon mari est rentré d’un jogging avec un pote et qu’il m’a demandé si je n’avais rien à lui dire, je lui ai répondu en riant que non, vu que ça faisait moins d’une heure qu’on s’était quittés. Face à sa persistance et à la colère sourde qu’il peinait à contenir, je lui ai demandé d’arrêter de jouer aux devinettes et de me dire ce qu’il y avait, et c’est là qu’il m’a appris qu’il était au courant que je l’avais trompé. Problème : je n’avais jamais ne fût-ce que jeté un regard sur un autre que lui depuis qu’on était ensemble. Après de nombreux recoupements et pas mal d’éclats de voix, on a fini par comprendre que la petite amie du copain en question avait inventé l’histoire de toutes pièces, pour des motifs qui m’échappent encore aujourd’hui. L’incident étant symptomatique de son caractère instable, l’ami de mon mari a fini par la quitter, mais des années plus tard, je ne lui ai toujours pas pardonné d’avoir colporté un mensonge pareil sans même avoir tenté de recouper les faits. Et si je dois être parfaitement honnête, j’en veux encore un peu aussi à mon mari d’avoir si facilement cru que j’aurais pu le trahir. »
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« Vingt ans plus tard, je regrette encore de m’être tue »
Solange, 43 ans, a gardé le silence et le regrette.
« On venait à peine de sortir de l’université quand une de mes meilleures amies m’a annoncé qu’elle était fiancée avec un homme plus âgé qu’elle fréquentait depuis un an, et qu’elle voulait que je sois son témoin. Son fiancé était une plaie, un véritable éteignoir qui n’avait de cesse de la manipuler, mais j’étais jeune et désemparée et je craignais de juste lui gâcher son bonheur si je lui faisais part de mes doutes. Très rapidement après le mariage, elle est tombée enceinte et alors qu’elle approchait du terme, j’ai appris que son mari la trompait éhontément. Là aussi, je me suis tue, ou plutôt, j’en ai parlé à sa sœur, en me disant qu’elle saurait mieux que moi quoi faire. J’avais très peur de l’impact que pourrait avoir la nouvelle sur sa grossesse, et je n’ai su que bien plus tard que sa sœur ne lui en a rien dit, quand mon amie a enfin décidé de quitter ce triste sire. C’était il y a dix ans, et malheureusement, alors qu’on était si proches, on n’a jamais su réparer notre lien. Elle m’a avoué m’en vouloir de ne rien lui avoir dit de mes doutes au moment de son mariage, ni de l’infidélité, m’assurant que si elle l’avait su, elle l’aurait quitté bien plus tôt. Même si je le regrette et je trouve qu’elle n’a pas à me faire porter ce poids-là. »
« A refaire, je le ferais plus tôt »
Aymeric, 27 ans, est ravi d’avoir dit ce qu’il avait sur le cœur.
« Après une rupture difficile, ma sœur est tombée dans les bras d’un pauvre type trop content de trouver une proie si facile. Elle était au fond du trou émotionnellement, et lui voyait clairement en elle une gentille petite marionnette qu’il allait pouvoir modeler à sa guise. J’ai d’abord mordu ma langue, parce qu’elle me disait être heureuse avec lui, et je n’avais pas envie de la chambouler alors qu’elle tentait d’aller de l’avant, mais quand j’ai appris qu’il lui avait fait des commentaires sur son poids, j’ai vidé mon sac. J’ai dit à ma sœur tout le mal que je pensais de son mec, et même si sur le moment, elle ne l’a pas très bien pris, cela a été le déclencheur de discussions avec ses amies, qui ont toutes fait écho à mon avis. Finalement, elle sera restée un peu moins d’un an avec ce tocard, et si c’était à refaire, je lui dirais mon avis bien avant pour qu’elle ne perde pas autant de temps avec lui. »
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