Et si les zones sans enfants dans les trains et les avions étaient une solution plutôt qu’une punition pour les parents
Quand, enfin, arrive la date des vacances tant attendue, le dépaysement et la détente commencent dès le voyage. Enfin, en théorie, car en pratique, celui-ci est parfois tout sauf reposant. Et si des zones sans enfants dans les trains et les avions étaient la solution?
Un voyageur sur six semble en être convaincu s’il faut en croire un sondage récent réalisé par Newsweek avec l’institut Redfield and Wilton Strategies. 59% des personnes interrogées se disent ainsi favorables à l’instauration de zones sans enfants dans les trains et les avions, avec 27% seulement des répondants opposés à cet apartheid et 14% qui n’ont pas d’opinion particulière sur la question. Et si on s’intéresse aux réponses par tranche d’âge, l’enthousiasme envers des zones « adultes only » dans les transports augmente encore, avec 61% des 18-24 qui s’y disent favorables, et 69% des 25-34 qui partagent leur avis. Une proportion qui pose question quand on sait que statistiquement parlant, ces tranches d’âges sont les plus susceptibles de voyager avec des enfants en bas âge, alors même que 49% seulement des 45-54 ans aimeraient l’instauration de zones avec ou sans enfants.
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Sans enfants, le voyage est plus relaxant?
C’est que cette division des transports ne serait pas seulement bénéfique pour les tympans des voyageurs assis à côté d’un bambin hurlant à pleins poumons pendant tout le trajet, mais aussi pour les parents de ces éventuels touristes en herbes bruyants, qui pourraient ainsi voyager sans craindre le courroux de leurs voisins de siège. Interviewée par Newsweek, Claire Robinson, elle-même maman d’un jeune enfant, souligne ainsi que si cette initiative devait prendre forme dans les transports, « ce serait beaucoup moins stressant pour une maman solo comme moi qui voyage avec un enfant en bas âge. Je pense sincèrement que ça pourrait être un argument marketing imparable pour les compagnies aériennes qui s’y mettraient ».
Une autre maman rappelle quant à elle le droit de chacun à voyager (avec ou sans sa progéniture) mais souligne la nécessité de mettre en place des zones où les parents seraient exempts du jugement et des remarques acerbes des autres passagers.
Pour notre journaliste Amélie Micoud, elle-même maman de deux enfants âgés de moins de 10 ans, « un endroit dédié dans les transports, surtout ceux dans lesquels on peut difficilement se balader dans les couloirs et finir à la voiture bar, comme l’avion, ne serait pas un luxe. Oui, bien sûr que, dans un monde idéal, tout le monde se mélangerait, et on vivrait en harmonie les uns avec les autres. Mais quand vous avez 6 heures de train, vous sortez vite de cette utopie, que vous soyez parent ou non. Il m’est arrivé de voyager seule de nombreuses fois depuis que je suis mère, et j’adore ça: enfin un moment tranquille, où je peux écouter de la musique et rêvasser en regardant par la fenêtre! Alors oui, quand je vois débarquer une marmaille à côté de moi, je l’avoue, sur le moment, je me dis « hé merde! » (rires). Mes enfants sont un peu plus grands maintenant, mais j’ai parfois souffert du regard des autres dans le train. Mon aîné a un tdah (trouble de l’attention avec hyperactivité) et voyager avec lui relevait parfois du challenge. Et puis même sans ça, j’ai beaucoup pris le train quand mes fils étaient bébés, et franchement, devoir les changer ou donner le sein sous le nez des autres passagers, c’est pas confortable (et ne me parlez pas des tables à langer du train…). Donc oui, une zone kids friendly serait bienvenue, même si, du coup, ça implique de se farcir les enfants des autres! (Rires). »
@mooorganic The flight was 3 hours and I listened to this the entire time #travel ♬ original sound – Mo
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Curieusement, malgré l’enthousiasme suscité par la possibilité de voyager dans des compartiments sans enfants, sur les réseaux, les vidéos et statuts décriant les inconvénients de passer plusieurs heures de trajet à côté d’un bébé en train de (bruyamment) faire ses dents passent (très) mal et attirent une majorité de commentaires incendiaires. La faute à une perspective négative sur une situation qui n’a pas lieu de l’être?
Plutôt que de revendiquer des « zones sans enfants », les compagnies aériennes et ferroviaires pourraient ainsi plutôt s’inspirer de l’approche de la Deutsche Bahn allemande, qui multiplie dans ses trains les zones réservées non pas aux adultes mais bien aux enfants et à leurs parents. Plutôt que d’exclure, on compartimente, les compartiments en question étant séparé sdu reste du train par des portes (pour minimiser le bruit) et suffisamment grand pour que de petits voyageurs énergiques puissent s’y épuiser sans déranger personne, notamment en profitant des modules de jeux qui y sont spécialement installés pour eux.
À l’heure où toujours plus d’hôtels se revendiquent soit réservés aux adultes, soit spécialement adaptés pour accueillir les familles, il semblerait logique que les transports suivent le mouvement, afin que les vacances commencent vraiment dès le moment où on se met en route vers sa destination. Et en attendant que la pratique se généralise, sachez que plusieurs compagnies aériennes, dont Malaysia Airlines, AirAsia et IndiGo proposent déjà la possibilité de réserver son siège dans des zones garanties sans enfants. Par contre, rien ne garantit que votre voisin adulte se tiendra bien durant le vol et ne monopolisera pas l’accoudoir…
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