Plongée au coeur des légendes locales de Belgique à travers cinq promenades insolites
Et si on arpentait les sentiers méconnus de notre chère Belgique? La rédaction vous a concocté une sélection de balades sur les traces du Petit Peuple et à la découverte des légendes bien de chez nous. Alors à vos sacs à dos et chaussures de marche, l’aventure n’attend pas.
Sur les traces de la Fée Staneuxine à Franchimont (Liège)
Le cadre. un château médiéval, un trésor englouti et une mystérieuse protectrice.
L’histoire. Il y a très longtemps, de nombreuses fées peuplaient les Ardennes. Elles étaient dispersées dans nos immenses forêts. L’une d’entre elles, plus curieuse que les autres, habitait la grotte du bois de Staneux. Elle s’appelait Staneuxine. Elle adorait vagabonder dans la belle vallée de la Hoëgne si bien que les autres fées l’avaient surnommée la chevrette.Tombée amoureuse d’un homme qui bâtissait un château, elle protégea des années durant le chantier. Tellement absorbée par cette nouvelle tâche, elle rata de nombreux rassemblements féeriques, ce qui déclencha la colère de la reine-fée, Mélusine. Pour la punir, elle transforma Staneuxine en chèvre au pelage d’or.
Malgré sa transformation, elle continua de protéger le château et ses habitants, les avertissant en cas d’attaque. Mais cela ne suffit pas toujours et des années plus tard, le château tomba en ruine. La reine Mélusine lui proposa alors de lui rendre son apparence originelle mais Staneuxine aimait tellement son château qu’elle ne voulait plus le quitter. Alors Mélusine lui suggéra ceci : « Tu ne seras plus changée en chèvre, mais en fleurs d’or, tu ne quitteras plus tes vieux murs que tu orneras d’une belle couleur jaune tant qu’un pan de mur restera debout. Si un jour le château disparaissait totalement, alors tu reviendras nous rejoindre au pays des Fées. » Mais le château est toujours debout, et chaque année ses murs se parent d’un superbe tapis jaune, des giroflées, signe de la présence de la petite fée.
En pratique. Cette balade d’un peu plus de 5 kilomètres autour du Château de Franchimont dévoile toute la beauté de la vallée de la Hoëgne et de ses alentours. L’itinéraire longe les imposantes murailles du château avant de descendre dans la vallée et de traverser pâtures et prairies au moyen d’échaliers, ces petites structures typiques du Pays de Herve.
Départ : Parking de Franchimont – Allée du Château 17 – 4910 Theux
Distance : 5,3 km
Difficulté : Facile
Balisage : Suivre les panneaux avec une croix verte.
Tête à tête avec les Géants du parc De Schore (Anvers)
Le cadre. Le site du célèbre festival Tomorrowland.
L’histoire. À Boom, point de festival l’été dernier. Situation sanitaire oblige. Pourtant l’endroit n’a jamais cessé d’attirer les curieux. En effet, 7 Géants peuplent sa forêt. Commandité par les organisateurs du festival, le projet colossal intitulé » Les 7 Trolls et la Tour Magique » donne à l’endroit un aspect mystique et surnaturel. L’artiste danois Thomas Dambo qui les a créés a toujours voulu travailler sur le monde fantastique. En 2019 il a enfin pu réaliser un de ces rêves. A partir de matériaux recyclés et de morceaux de bois tombés, il a créé 7 sculptures et une tour avec l’aide de 15 autres personnes. Ces géants de bois mesurent entre 7 et 18 mètres de haut. La tour, sorte d’autel dédié à ces trolls venus d’un autre monde, mesure quant à elle 17 mètres.
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Dans cette vidéo explicative Thomas Dmabo rappelle en rappant qu’il souhaitait à travers ce projet combiner toutes ses passions : le recyclage, la nature, les sculptures et le rap. Avec » Les 7 Trolls et la Tour magique « , l’artiste souhaite reconnecter les citoyens avec la nature. » J’espère réussir à faire sortir les gens de leurs villes et de leurs écrans d’ordinateur grâce à ce genre de projets, plaide-t-il. Je veux les reconnecter avec le monde naturel. «
En pratique. Le domaine De Schorre est ouvert toute l’année et reste accessible pendant la pandémie
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Pas à pas avec la Mole Biesse dans le bois du Staneux (Liège)
Le cadre. Une étrange bête mangeuse d’homme, un malin cordonnier et un marié quelque peu paresseux.
L’histoire. Il y a de ça des centaines d’années, une Bête hantait les bois du Staneux. Mi-femme, mi-cheval, elle se nourrissait de chair humaine et quiconque osait s’approcher du bois risquait d’être son repas. La Mole Biesse terrorisait le village de Polleur qui a de nombreuses reprises essaya de s’en débarrasser sans jamais y parvenir. Un jour, un homme se rendit seul dans le bois. Il arriva près du repère de la Bête et caché, réussit à l’observer. Il remarqua dans sa tanière tout un tas d’objets humains. La Bête semblait fascinée par le monde des hommes. Une fois la nuit tombée, il réussit à revenir au village et sur le chemin, un plan commença à prendre forme dans sa tête. Il travailla tout le reste de la nuit et la journée qui suivit dans son atelier.
Au crépuscule, il rassembla tout le village et présenta son plan. Il raconta ce qu’il avait vu dans la tanière de la Mole Biesse et son étrange intérêt. Enfin, il présenta le fruit de son labeur, deux paires de bottes, une grande et l’autre à taille humaine. Les villageois encouragés, s’armèrent et dans les minutes qui suivirent tous étaient prêts pour une traque qui signerait enfin la fin du règne de terreur que la Bête imposait aux pauvres habitants du village de Polleur. Arrivés devant la tanière de la Mole Biesse, le cordonnier disposa les grandes bottes qu’il enduit de colle. Il chaussa la paire plus petite et s’avança. La Bête curieuse et intriguée enfila les bottes et tomba dans le piège. Ainsi immobilisée et incapable de se défendre, le reste du village l’entoura et la tua.
Victorieux, les hommes revinrent à Polleur. Cependant, tous n’avaient pas pris part à la Chasse. Profitant de la cohue suite aux annonces du cordonnier, un jeune marié s’éclipsa et retourna dans le lit de sa tendre-aimée. Sa couardise lui fut fatale car le village en colère décida de le jeter depuis le pont dans les eaux glaciales de la Hoëgne, ce qui est à l’origine de la traditionnelle fête du Coucou de Polleur.
En pratique. Cette balade traverse le légendaire bois du Stanneux que la Mole Biesse a hanté il y a très longtemps. Elle vous mènera de villages en villages en passant par celui de Sassor connu pour ses « tchéris » – sorte d’auvents pour abriter les chars de foin – et pas très loin de Polleur et de sa fameuse fête du Coucou.
Départ : En face de l’Église de Theux.
Distance : 7,8 km
Difficulté : moyenne, trajet accidenté dans les bois et les campagnes, chaussures de marches conseillées.
Balisage : suivre les panneaux avec un croix bleue.
Rencontre avec l’Étrange dans la région d’Ellezelle (Hainaut)
Le cadre. Un sabbat de sorcières dans une forêt peuplée d’oeuvres fantastiques.
L’histoire. On doit l’idée de cette promenade envoûtante à Watkyne, initiateur du folk-art, du sabbat et d’autres festivités locales. Chaque année, cet artiste ajoute une nouvelle oeuvre au sentier et l’agrémente de sculptures et bas-reliefs offrant une place conséquente aux sorcières, gnomes et autres lutins. Chaque oeuvre est fabriquée en divers matériaux : béton, bronze, fonte, polyester ou encore du matériel agricole récupéré. Les arbres ou » chôkes » en picard sont peinturlurés et ornés d’yeux envoûtants qui vous fixent d’une bien étrange manière. Tous les ans, la commune d’Ellezelles commémore l’exécution de ses sorcières, notamment la désormais célèbre Quintine de la Glisserie, qui fut condamnée au bûcher pour sorcellerie, avec quatre autres femmes, le 26 octobre 1610. Pour cela, un grand sabbat est organisé ! Le village est alors envahi de sorcières. Elles dansent une ronde autour du Diable et font rapport des méfaits qu’elles ont accomplis durant l’année. On peut les entendre chanter.
» Houp, houp, riki, rikète,
Pad’ zeûr lès haies et lès bouchons, (par-dessus les haies et les buissons)
Vole au diâle et co pus long !! (va au diable et encore plus loin) «
Le Maître les récompense chaque fois d’une louche de philtre magique et finit par choisir sa compagne, la Reine du Sabbat. Le Sabbat est interrompu par l’apparition de la milice locale qui capture l’une d’entre elle. Elle est ensuite jugée et brûlée – ou libérée en fonction de la commisération du tribunal et du scénario de l’année. Tout cela se termine par un grand feu d’artifice. cette année, la date du sabbat est fixée au 26 juin. Soyez sur vos gardes, un maléfice n’est jamais bien loin.
En pratique. Cette boucle de 8 kilomètres commence à la place d’Ellezelles. Attention, par temps de pluie, il est conseillé de prendre des bottes. Le promeneur trouvera un dépliant explicatif à la Maison du Pays des Collines. Bien nécessaire pour éviter de commettre tout impairs…
Départ : Place d’Ellezelles
Distance : 8 km
Difficulté : facile, par temps de pluie il est recommandé de mettre des bottes
Balisage : Un dépliant explicatif est distribué à la Maison du Pays des Collines.
La balades des mégalithes à Wéris (Luxembourg)
Le cadre. Des dolmens et des menhirs datant du néolithique.
L’histoire. Désigné plus beau village de Wallonie, le hameau de Wéris a conservé un cachet ancien très séduisant avec ses maisons et fermes du 19ème siècle en calcaire, grès ou colombages. Mais au-delà de son aspect pittoresque, une des particularité du coin est son site de pierre mégalithiques composé de deux dolmens et de plusieurs menhirs en pierre poudingue (sorte de béton naturel). . Les alignements de mégalithes de Wéris, près de Durbuy, offrent un paysage déroutant tant il est inhabituel sous nos cieux. Ces structures fascinent et dominent la région depuis plus de 5000 ans. Installées par les premiers agriculteurs-éleveurs du Néolithique en 3000 avant notre ère, certaines des pierres ont même un nom et leurs propres légendes. Ainsi, la Pierre Haina boucherait un trou qui descendrait au centre de la terre. Parfois, le Diable la soulève pour se livrer à ses oeuvres maléfiques et va se reposer sur le bien nommé » Lit du Diable « . Une tradition veut aussi que la Pierre Haina soit blanchie tous les ans à l’équinoxe d’automne pour la » purifier » et en tenir le Diable éloigné.
En pratique. Deux itinéraires de difficultés différentes sont proposés. Vous pouvez agrémenter votre aventure d’une visite à la Maison des Mégalithes, un musée où l’histoire de ces curieuses sculptures est racontée. Il est même possible d’y déguster la Dolmenius, une bière artisanale ambrée qu’on ne trouve que sur le site !
Version soft
Départ : Musée des mégalithes de Wéris
Distance : 4,7 km
Difficulté : facile
Balisage : suivre les panneaux avec une croix jaune.
Version sportive
Départ : Rue du Mont, à Wéris
Distance : 15 km
Difficulté : moyenne
Balisage : croix bleue, losange vert, rectangle rouge et blanc, rectangle vert et blanc
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