Pourquoi le Sud-Tyrol est la destination idéale si on aime la montagne mais qu’on ne skie pas

Rifugio Emilio Comic, le plus haut restaurant de fruits de mer des Dolomites. © helmut rier

Non, il n’est pas indispensable de chausser des skis pour apprécier une virée à la montagne en hiver. A Val Gardena, dans le Sud-Tyrol, l’offre gastronomique peut – entre autres – servir de substitut. Et les vues à couper le souffle sont la cerise sur le gâteau.

Rien de mieux que des vacances passées à dévaler les pistes enneigées pour se déconnecter complètement. Même si, personnellement, on avoue avoir un penchant pour les raquettes car nous n’arrivons pas encore à maîtriser le snowboard, malgré d’innombrables leçons et tentatives. L’histoire se répète: on se lance, on chute, on recommence, et on s’épuise. Notre enthousiasme pour ce sport n’a donc pas tardé à retomber. Ce qui est bien dommage, car c’est le genre d’activité qui pourrait plaire à notre entourage. Les choses se compliquent encore un peu plus quand – et c’est notre cas – on a un partenaire pour qui soleil, mer, plage, chaussures de course et quelques bons livres forment le combo parfait d’une détente assurée… a contrario des séjours à la montagne dans la neige et le froid! Surtout si cette aversion pour les frimas se double en plus d’un vieux traumatisme lié à trois longues semaines de classes de neige durant l’enfance. Les pics aux flancs d’un blanc immaculé riment alors plus avec cauchemar que destination paradisiaque. Heureusement, dans le Sud-Tyrol, nous avons eu l’occasion de trouver une formule qui réconcilie les couples comme le nôtre. On vous raconte…

Des schlutzkrapfen, une spécialité locale incontournable.
Des schlutzkrapfen, une spécialité locale incontournable. © photos: sdp

La destination qui réconcilie adeptes et averses des sports d’hiver

Tout a commencé avec les conseils de notre kiné. Alors que nous lui confions ne plus avoir enfilé de bottines de ski depuis cinq ans, elle nous suggère de trouver, comme elle et ses amis non-skieurs, un lieu qui joigne le plaisir de la glisse à d’autres joies tout aussi agréables. «L’idée est de trouver un endroit où l’on mange bien et où il y a beaucoup d’autres installations sportives. Les vacances aux sports d’hiver ne se résument pas au ski», nous suggère-t-elle. Quelques jours plus tard, nous recevons un e-mail de l’office du tourisme du Sud-Tyrol vantant les mérites de Val Gardena, «une station de ski gastronomique». C’est un signe.

Lire aussi: 5 hôtels de montagne où s’éclater toute l’année

Il ne reste plus qu’à boucler les bagages… et convaincre notre moitié de l’intérêt de partir dans cette vallée au cœur des Dolomites italiennes, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Les arguments sont nombreux: il est possible d’ y faire d’époustouflantes randonnées pédestres ou à VTT, et les plaisirs du palais ne sont pas oubliés. Nous ajoutons discrètement qu’il s’agit également d’un impressionnant domaine skiable – 175 kilomètres de pistes et 79 remontées mécaniques – que nous aimerions découvrir. La proposition semble passer, nous réservons aussitôt.

« Les vacances aux sports d’hiver ne se résument pas au ski »

Le Sud-Tyrol, cœur battant des Dolomites

Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous misons sur un séjour plus court. Si ça ne se passe pas bien, nous serons rentrés en un rien de temps. Nous optons pour le petit hôtel familial Dorfhotel Beludei à S. Cristina, au cœur de la vallée, qui se profile comme un établissement gastronomique, magnifiquement situé et doté d’un centre wellness séduisant. Beludei signifie «belle vue» en ladin, la langue rhéto-romane locale encore parlée dans les Dolomites.

Le Dorfhotel Beludei offre une vue imprenable sur le Sassolongo.
Le Dorfhotel Beludei offre une vue imprenable sur le Sassolongo. © photos: sdp

Et en effet, une fois sur place, la vue ne déçoit pas, même le soir. «De l’autre côté se trouve le Sassolongo, indique Luis, le directeur de l’hôtel, en désignant les impressionnants sommets des Dolomites. Et là-bas, sur la gauche, c’est le massif du Sella. Vous le verrez mieux demain matin, quand le soleil embrassera les sommets. Maintenant, il est temps de passer à table.» Affamés par le voyage, nous prenons place à la petite table qui sera la nôtre pendant les quatre prochains jours. Nous arrivons juste à temps pour profiter du dîner en quatre services. Le restaurant, comme le reste de l’hôtel, est construit dans le style tyrolien typique, avec des pierres naturelles brutes, beaucoup de bois et des espaces cosy où s’asseoir.

Le chef Alessandro La Torraca imagine chaque jour un menu avec des options différentes. Il combine cuisine traditionnelle locale et gastronomie italienne, en privilégiant les produits locaux et biologiques. Des valeurs chères à la région. Sans oublier les vins délicieux. L’Alto Adige (ou Sud-Tyrol) est l’une des plus petites régions viticoles d’Italie, mais aussi l’une des plus anciennes du monde.

Lire aussi: Vins du Tyrol du Sud: notre sélection de 4 flacons

Skiera ou skiera pas?

Le lendemain matin, l’air est vif et pur, les montagnes enneigées scintillent dans la lumière du jour. C’est une journée parfaite pour skier, mais aussi, sans conteste, pour partir en randonnée. Nous enfilons nos bottines de ski et notre moitié ses chaussures de marche. Ensemble, nous prenons le bus en direction du Monte Pana. «C’est le point de départ idéal pour monter, puis skier jusqu’à Selva Wolkenstein. Vous pourrez déjeuner ensemble au Monte Pana dans l’après-midi», nous conseille Luis avant notre départ.

Le soleil brille et la neige s’étend en paquets épais sur les montagnes, les arbres et les chalets. La vue est à couper le souffle. Tandis que notre compagnon entame sa randonnée, nous attaquons nos premières pentes depuis un lustre. Quelle sensation merveilleuse! Lorsque nous nous retrouvons pour le déjeuner, il a à peine parcouru quelques centaines de mètres. Une terrasse ensoleillée et un bon livre… impossible d’y résister. La qualité n’est malheureusement pas vraiment au rendez-vous au restaurant du Monte Pana, une auberge de ski typique proposant les classiques bratwurst, schnitzel et knödelsuppe.

La réconciliation

De retour à l’hôtel, nous nous mettons en quête de bonnes adresses pour un repas en montagne. Dans une région réputée pour son excellente gastronomie, il est dommage de devoir se contenter d’une cuisine sans âme. Grâce aux conseils de notre hôtelier et à l’aide d’Internet, nous planifions les prochains jours. Le lendemain, après quelques pistes pour l’un et une longue promenade pour l’autre – une glissant le long des flancs escarpés du Ciampinoi, l’autre passant devant le château féerique de Gardena Fischburg – nous nous rejoignons devant l’excellent Tiroler stube Muliné.

Un autre jour, nous nous donnons rendez-vous au Rifugio Emilio Comici, le plus haut restaurant de fruits de mer des Dolomites, qui s’approvisionne chaque jour dans la mer Adriatique. La vue y est aussi savoureuse que les plats. Le soleil et les pistes, larges et magnifiquement lissées, sont si tentants qu’après deux jours, notre compagnon récalcitrant raccroche ses raquettes et, à notre grande surprise, décide de reprendre des cours de ski. Les vacances aux sports d’hiver pourraient bien devenir une tradition annuelle…

Le Sud-Tyrol en pratique

Val Gardena se situe à 950 kilomètres de Bruxelles. Comptez onze à douze heures de voyage. Les amateurs d’avion peuvent prendre un vol Skyalps d’Anvers à Bolzano. Une petite heure de taxi-bus suffit ensuite pour rejoindre St Cristina. skyalps.com

Nous avons séjourné au Dorfhotel Beludei, qui propose une demi-pension à partir de 200 euros par personne.

Nos tables coup de coeur?

En empruntant le téléphérique du Col Raiser, on accède à Sofie Hütte, un restaurant qui possède la plus haute cave à vin de la région. Au menu, des plats typiques du Sud-Tyrol.

Baita Daniel Hütte – Un refuge tyrolien servant des plats locaux, situé sur les flancs ensoleillés du massif du Seceda.

Troier Hut – Menu classique avec des produits frais provenant de la ferme, également située sur les flancs du Seceda.

Rifugio Emilio Comici – Le plus haut restaurant de fruits de mer des Dolomites (2 154 mètres) au Piz Sella.

Lire aussi: Le top 5 des destinations de ski les moins chères d’Europe

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content