La Babylone, bière à base de pain recyclé, dernière née de Brussels Beer Project

La Babylone mise au point par Brussels Beer Project © DR

De jeunes entrepreneurs bruxellois ont élaboré une bière à partir de pain invendu provenant de grandes surfaces. Elle doit son nom, Babylone, à la ville antique où était consommé il y a plusieurs millénaires du pain liquide fermenté, ancêtre de nos bières actuelles. La Babylone est fabriquée avec 30% de pain inutilisé, ce qui fait d’elle un produit caractéristique de l’économie circulaire.

La Babylone, actuellement brassée dans des installations limbourgeoises, est refermentée en bouteille et présente un volume d’alcool de 7%. Si le projet trouve son ancrage dans une des plus anciennes civilisations de l’histoire, les concepteurs ont voulu donner à la bière un élan résolument contemporain en y intégrant, outre un houblon britannique, deux houblons « du Nouveau Monde » (Etats-Unis) qui apportent une franche amertume à la bière.

Une demi-tonne de pain est utilisée pour un brassin de 4.000 litres. Chaque bouteille (33 cl) de bière comprend donc l’équivalent d’une tranche et demi. L’apport gustatif du pain dans le breuvage est limité, se repérant uniquement par quelques notes toastées et salées, selon les concepteurs. « La bière et le pain requièrent des céréales très proches dans leur conception, mais une année de recherches a tout de même été nécessaire pour mettre le produit au point », explique Antoine Dubois, ancien chercheur à l’UCL et responsable R&D du Beer Project.

Le Brussels Beer Project, qui doit ouvrir sa brasserie cet été rue Antoine Dansaert, dans le centre de Bruxelles, travaille sur ce projet en collaboration avec l’Atelier Groot Eiland, situé de l’autre côté du canal. Cette ASBL, qui oeuvre à la réinsertion dans le monde du travail de personnes précarisées, reprend les pains qui n’ont pas été vendus. Le pain, blanc ou gris mais pas les variétés multicéréales, est collecté, transformé et conditionné en farine.

Selon un des principes de base de l’économie circulaire, appelée également économie bleue, tout rejet d’une activité quelconque doit constituer un ingrédient pour créer une autre activité.

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