Qui se cache derrière les labels bio?
Le bio connaît un succès de plus en plus grand, tant et si bien qu’il faut maintenant adapté l’offre à cette (immense) demande. Et c’est bien là que se loge le noeud du problème: le bio n’est-il pas victime de son succès et peut-être plus si bio que cela ?
Le produits bio ont les faveurs du public, seulement leur prix pèse dans le panier de la ménagère. Il faut donc absolument baisser les prix pour que tout un chacun profite de leurs bienfaits. Les grandes enseignes créent leur propre marque estampillée « Bio », les hard disounters aussi, la guerre de la concurrence joue sur les prix qui partent petit à petit à la baisse.
La demande augmente, il faut suivre… Quitte à faire venir des fruits et légumes de partout en Europe et d’ailleurs aussi. Or ces importations viennent d’exploitations industrielles, ce qui implique un acheminement pas toujours « écolo » vu la réfrigération nécessaire et le rejet de CO2. Pas bon pour l’empreinte carbone du produit cela.
De plus, si la manière de cultiver bio est réglementée et harmonisée dans l’Union européenne, il n’est est pas de même en dehors de ses frontières où les produits ne sont pas soumis à la même réglementation pour obtenir leur fameux label.
Et surtout qui se cache derrière les entreprises « bio » ? En effet, devant la demande massive pour ces produits, bon nombre d’acteurs de ce secteur ont dû augmenter leur production, quitte à se transformer en « industriel », voire de se faire racheter par des sociétés plus grandes et pas toujours « Bio ».
Dominique Guillet, fondateur de Kokopelli, une association qui prône la « Libération de la Semence et de l’Humus et la Protection de la Biodiversité alimentaire », s’est penché sur cette question : « En Europe et en Amérique du Nord, la plus grande partie des distributeurs d’aliments « biologiques » ont été rachetés par les grands cartels de l’agroalimentaire : Nestlé, Cargill, Coca-Cola, etc. En France, par exemple, Lima et Danival ont été rachetés par Hain Celestial, aux USA, derrière lequel se cache l’argent de Monsanto, Walmart, Philipp Moris, City Group et Martin Lockeed. En France encore, acheter les produits bios de Bonneterre, de Bjorg, d’Evernat, d’Allos, de Tartex, d’Alter Éco… c’est participer à la prospérité du Hollandais Royal Wessanen, l’un des grands groupes européens de l’agroalimentaire. En France encore, 95 % des légumes bios commercialisés sont produits à partir de semences de variétés hybrides F1 ; ce qui signifie que le consommateur bio, par exemple, a une « chance » sur deux d’acheter un melon bio « Monsanto/Bayer/Syngenta » puisque ces trois groupes de la chimie possèdent la moitié des 250 variétés de melons inscrites dans le catalogue national du GNIS« . (Dominique Guillet, Les tambours de Gaïa se sont réveillés, essai paru en novembre 2013)
A la lecture de ce constat, une question se pose: plutôt qu’une course effrénée au bio à tout prix, la solution ne serait-elle pas de retourner vers une agriculture plus « paysanne », celle qui respecte la terre et le rythme des saisons.
source: http://www.natura-sciences.com
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