Le cuir d’ananas, l’alternative éco-responsable au cuir animal

Cuir nouvelle génération à base de fibres d'ananas. © Ananas Anam
Stagiaire Le Vif

Exit le cuir et la fourrure d’origine animale, la créatrice Carmen Hijosa a trouvé la solution. Elle a lancé il y a quelques mois, sous la marque « Piñatex », une innovation tendance et largement récompensée : le cuir d’ananas.

En février dernier, la styliste et animatrice télé, Cristina Cordula, a créé la polémique sur les réseaux sociaux. « Je ne suis pas contre la fourrure parce qu’elle est faite par des animaux d’élevage » déclarait-elle lors du Grand Direct des Médias sur Europe 1. Une prise de position qui a fait bondir les associations de défenses des animaux mais aussi de nombreux fans de la présentatrice. La star de l’émission « Les reines du shopping » ne connaissait probablement pas « Piñatex », une marque de cuir fabriqué exclusivement à partir de fibres d’ananas.

L’aventure commence dans les années 1990, aux Philippines, où Carmen Hijosa était consultante. Elle a alors découvert que la traditionnelle tenue portée par les hommes lors de cérémonies officielles, appelé Barong Tagalog, pouvait être réalisée à partir d’épluchures d’ananas. La créatrice a donc eu l’idée innovante, après des recherches qui ont duré une dizaine d’années, de créer un tissu biologique résistant.

Animal ou Végétal ?

Ce cuir est totalement sans cruauté animale contrairement au cuir classique issu de nombreuses bêtes dépecées sans ménagement. La FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) estime à environ 7000 tonnes de peaux animales par an utilisées par l’industrie du textile. Même si cela n’engendrera probablement pas une baisse significative de la vente de cuir traditionnel, il s’agit tout de même d’une alternative intéressante.

Cette révolution en terme de mode est également éco-responsable puisqu’elle récupère les feuilles d’ananas non utilisées par les fermiers philippins pour en extraire les fibres. Il n’y a donc aucun gaspillage et le processus de fabrication se veut naturel et respectueux de l’environnement. Un plus non négligeable par rapport aux tissus synthétiques qui sont, certes respectueux des bêtes à poils, mais nocifs pour la planète à cause des nombreux produits chimiques utilisés.

Un autre avantage incontestable est le prix de ce textile nouvelle génération : 23€ par mètre carré, moins cher que le cuir animal dont les prix peuvent varier entre 25 et 38€. Pour fabriquer un mètre carré de Piñatex, il faut environ 480 feuilles, soit en moyenne 16 ananas. Carmen Hijosa espère pouvoir vendre ses vêtements, actuellement au stade de prototypes, d’ici 2018.

Un avenir fructueux

Récompensée par l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) en 2015 et plébiscitée par tous les vegans de la planète, Carmen Hijosa ne compte pas s’arrêter là. La créatrice de Piñatex a également reçu, à Londres, l’Award Arts Foundation 2016 pour l’innovation matérielle de l’année.

Alors que certaines marques célèbres font de la résistance en continuant à vendre des produits en cuir ou des fourrures ; d’autres comme Puma ou Camper collaborent avec la créatrice espagnole. Ils travaillent sur des prototypes à base de ce tissu révolutionnaire dans le but de le commercialiser à plus grande échelle.

Le cuir d’ananas semble donc avoir de beaux jours devant lui. Avec quatre coloris disponibles pour l’instant, la griffe de Carmen Hijosa devrait bientôt être la nouvelle coqueluche des amis des animaux à la pointe de la mode.

Par Axelle Verstraeten

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