Nadia Bruno (Le Fico) : « Mon achat le plus fou? Probablement mon restaurant! «
Nadia Bruno vient d’être récompensée d’un BiB Gourmand par le guide Michelin pour son restaurant le Fico Osteria, à Bruxelles. Cette cheffe, qui se plaît à raconter des histoires au travers de sa cuisine et met en avant le patrimoine sicilien, répond à nos questions sur le vif.
La question qu’on vous pose le plus souvent?
Si je suis la sœur de Giovanni Bruno, le chef de Senzanome (NDLR: un restaurant italien étoilé bruxellois). Alors, tuons le suspense, oui c’est bien mon frère. Mais c’est parfois épuisant ou dommage de n’être tout le temps que «la sœur de»… En tant que femme, être toujours reliée ainsi, c’est très réducteur.
La compétence inutile que vous maîtrisez?
Je ne pense pas qu’il y ait de compétences inutiles que je maîtriserais. A quoi bon? Cela serait une perte de temps, je crois. Mais je ne suis pas certaine qu’une compétence inutile existe vraiment. Ce qui est inutile, selon moi, est probablement primordial pour quelqu’un d’autre et inversement.
Un sport que vous pratiquez… en pensée?
Le jogging! Mais je passe quand même presque toutes mes journées à courir après le temps, après mes enfants, après mon travail… Vingt-quatre heures dans une seule journée, ce n’est vraiment pas assez pour moi.
La ville ou le pays dont vous n’êtes jamais vraiment revenue?
L’Italie, mais surtout la Sicile, sans hésitation! C’est de là que viennent mes parents. J’y vais tous les ans depuis que je suis enfant et j’y ai maintenant une maison. J’adore partir là-bas pour me déconnecter et souffler.
La personne qui a le plus d’influence sur vous?
Moi-même. Je suis très exigeante avec moi en premier et j’aime me penser libre. Je suis mon propre ange et mon propre démon. Mais ça me permet de me tirer vers le haut et d’aller toujours plus loin.
Une idée concrète pour un monde meilleur?
C’est bateau, mais la paix et que chacun se mêle de ses histoires surtout! Faisons l’amour, pas la guerre. Et si ça ne marche pas, venez manger chez moi! Cela devrait vous détendre.
Le plat qui vous ramène en enfance?
La sauce tomate que faisait mon grand-père. Il la préparait avec des tomates fraîches et de l’ail parfumé frais de la Sicile, le tout avec du basilic. Un délice!
L’achat le plus bizarre que vous ayez fait?
L’achat le plus fou que j’aie fait, c’est probablement Le Fico, mon restaurant! Mais c’est aussi mon plus beau challenge.
Votre dernier coup de gueule?
J’en pousse rarement. Mais le dernier en date, c’est quand je suis allée manger dans un restaurant dont je tairai le nom. Il est à Anvers avec une soi-disant cuisine italienne étoilée. J’ai été terriblement déçue.
La dernière fois que vous vous êtes trompée?
Mais je me trompe tout le temps! C’est compliqué d’isoler un exemple précis.
Ce que vous avez appris sur vous durant la pandémie?
Ce que j’ai appris de plus important, c’est de gérer mes problèmes avec beaucoup de patience, c’est un work in progress mais on va y arriver!
Ce que vous avez envie de faire, là, tout de suite?
Aller dormir! J’ai eu une journée de dingue, avec un absent en cuisine. C’est là qu’on réalise que les choses ne sont pas toujours faites correctement. Et que plus on est gentil, moins on est respecté. Mais comme je ne suis pas Goldorak, je dois continuer d’être accompagnée de mon personnel avec ses défauts et ses qualités.
Fico Osteria, 118, rue Américaine, à 1050 Bruxelles. ficosteria.be
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