Yasushi Sasaki, meilleur chocolatier bruxellois 2023: « La sauce soja sucrée, c’est une pure invention »
Yasushi Sasaki vient d’être désigné Chocolatier de l’année pour Bruxelles par le prestigieux guide culinaire Gault & Millau. Récompensé pour la précision et la finesse de ses créations, celui qui fait se rencontrer l’Orient et l’Occident dans ses gourmandises répond à nos questions sur le vif.
La question qu’on vous pose le plus souvent?
«Comment êtes-vous arrivé en Belgique?» Et c’était un peu par hasard. Nous y avons atterri en 1991 pour le travail de mon père… et je suis resté. C’est ici que je me suis formé à la pâtisserie et au travail du chocolat, ce qui m’a permis au passage d’apprendre la langue plus facilement.
Le plat qui vous ramène en enfance?
Les gyozas. Les traditionnels, au bœuf. C’est tellement bon. On en mangeait chaque semaine. Ma mère cuisinait les ravioles et on les préparait tous ensemble. C’était un joli moment et l’occasion de se retrouver en famille.
Le sport que vous pratiquez… en pensée?
J’adore le football. Enfant et adolescent, je n’ai pas pu en faire. J’apprenais la musique plutôt, sur l’avis de mes parents. Je jouais donc de la trompette mais pas de foot au programme. En plus il n’y avait pas de club près de chez moi. Mais dans ma tête, je suis le meilleur buteur! (rires)
L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?
Dubai. L’énergie y est incroyable. Et puis, c’est une ville bien plus vibrante et intéressante qu’on ne l’imagine, qui représente le parfait mix entre Orient et Occident, au carrefour entre l’Europe et l’Asie. J’avoue qu’elle m’impressionne énormément.
La personne célèbre avec qui vous aimeriez dîner?
Le chef Alain Ducasse. C’est un très grand cuisinier et j’aimerais en apprendre davantage sur lui. Sa maîtrise, ses secrets… Il a atteint un niveau si élevé. M’attabler avec lui, ce serait un vrai rêve.
Un métier que vous auriez pu exercer?
Cuisinier? Non, sérieusement, je ne pense pas que j’aurais pu vraiment faire autre chose que ce que je fais aujourd’hui. Quoique… J’aurais peut-être pu devenir ingénieur en aéronautique. Ou alors informaticien?
Praline ou mochi?
Ah, praline bien sûr. Il y a bien plus de possibilités. Enfin, les deux n’ont rien à voir. C’est vrai que les mochis sont à la mode aujourd’hui. Pour vous c’est nouveau et un peu exotique. Mais moi, j’ai grandi avec, donc ils ont moins ce lustre à mes yeux. Alors que les pralines…
L’appli de votre smartphone qui est le plus souvent ouverte?
Instagram, sans doute. Ou les news du Japon. Le premier parce qu’à l’heure actuelle, pour faire vivre son business, c’est un peu obligatoire d’y être. Et le second parce que j’aime me tenir au courant de ce qui se passe dans mon pays. J’ai encore de la famille là-bas et ça me permet de rester en lien avec ce qu’ils vivent, d’une certaine façon.
La dernière fois qu’un plat vous a ému?
C’était au Japon, à Hokkaido. Dans un restaurant de sushis très exclusif, on n’était que six à déguster les créations du chef. Et c’était incroyable. Les ingrédients étaient ultrafrais, il était allé les chercher lui-même et il était tellement animé par sa passion… C’était touchant. Sans compter ses sushis qui étaient divins!
Un mot pour vous décrire?
Ouvert. D’esprit, à la rencontre, à l’expérience…
L’ingrédient dont vous ne vous lasserez jamais?
La sauce soja, et la vraie, la salée. La sucrée, c’est une pure invention, ce n’est pas authentique. Mais j’adore cet ingrédient tellement hybride, je trouve qu’il peut se retrouver partout et se marier avec énormément de compositions. J’en ai même mis une fois dans des pralines!
Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?
Rentrer chez moi, voir mon chat et me poser un peu. Prendre du temps pour moi et être tranquille. Mais ça devra attendre car j’arrive chez un fournisseur, là…
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