Review | Restaurants

Le resto de la semaine: La Béniche à Namur, où les rires fusent aux quatre coins de la salle flottante

on y retourne
on y retourne

Restaurant - La Béniche

- Péniche Gustin, Quai de Meuse, au pied de La Pairelle, à Namur

Genre - Bistrot flottant

Atmosphère - Joyeuse

Addition - Plats entre 20 et 30 euros

Téléphone - 0495 92 44 24

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Ancien chef étoilé à Namur, Benoît Van den Branden semble avoir développé une allergie à la sédentarité. Ce sportif affûté partage désormais son temps entre un 
food truck – sa Guinguette Mobile installée en été au parc de La Plante – et une péniche rivée au bord de Meuse de novembre à mai. Une péniche ? En réalité, il s’agit d’une imposante barge aménagée.

L’étage avec vue sur fleuve, qui compte une vingtaine de couverts, accueille les couples et les tablées d’amis dans un décor bonne franquette bardé d’OSB. La cale, elle, se prête aux groupes avec sa chaude atmosphère de bistrot chiné – un magnifique zinc parisien que wallonisent des plaques publicitaires émaillées aux couleurs de l’Orval.

Quand on y débarque un vendredi midi, la visite fait office de piqûre de rappel : on avait presque oublié à quel point les Namurois étaient aussi bon vivants. Certes, ça fait du bruit, mais quel plaisir d’entendre les rires fusant aux quatre coins de la salle flottante. Un coup d’œil par la fenêtre laisse entrevoir la vie charriée par l’onde : bernaches qui pataugent, cormorans rasant les flots, cyclistes en contre-la-montre avec eux-mêmes.

A l’extérieur, un calicot publicitaire prévient : « Bistrot de Terroir – Cuisine de Caractère ». En effet, il est ici question d’os à moelle, de cuisses de grenouille, croquettes aux crevettes, carbonnades de joues de porc, pièce de bœuf (araignée) avec frites et salade ou ris de veau morilles au vin jaune. Le plat que l’on commande éloigne le spectre du terroir imprécis : un cabillaud cuit sous vide à basse température, autant dire une chair nacrée, relevé d’une éblouissante sauce mousseline citronnée comme il se doit. Une duxelles de céleri-rave, ciboulette et sarrasin torréfié à l’umeboshi assoit la rigueur délicieuse de l’ensemble.

En dessert, le pain perdu cache bien son jus derrière son épaisse tranche briochée, convoquant citronnelle thaïe et sirop d’orange pour un dash de fraîcheur bien pensé. Côté vins, la carte égrène les bouteilles d’Autrement dit vins, caviste spécialisé dans les flacons du Rhône.

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