Le resto de la semaine: Le Délice du Jour, où le savoir-faire est roi
Restaurant - Le Délice du Jour
Où - 57, rue du Chemin de fer, à 7160 Chapelle-lez-Herlaimont.
Genre - Gastro
Atmosphère - Paisible
Addition - Lunch à 32 euros (deux services)
Téléphone - 064 70 02 54
Sur le web - www.ledelicedujour.be
Fabrizzio Chirico a quitté Charleroi et feu La Table de la Manufacture Urbaine pour s’installer au rez-de-chaussée d’une vaste demeure bourgeoise de Chapelle-lez-Herlaimont. Là où se trouvait le Pouic-Pouic, restaurant qui a fait pas mal parler de lui, il renoue avec le nom – Le Délice du Jour originellement situé à Gerpinnes – qui l’a hissé parmi les chefs wallons de premier plan.
De grandes baies vitrées invitent la lumière dans la salle. L’éclatant soleil hivernal agit comme un filtre théâtralisant nappes blanches, murs texturés de cubes en bois et luminaires cuivrés sur pied. D’emblée, les (cinq) mises en bouche racontent un chef généreux et avide de reconnaissance. L’armada ne lésine pas, convoquant pierres, bol fumant ou lentilles sous cadre pour agencer crème brûlée infusée au lard ou meringue à l’encre de seiche dissimulée sous des crevettes grises.
Un véritable travail d’orfèvre
Pas de doute, il y a du savoir-faire ici. Celui-ci éclate dans un maki de saumon cru fumé au bois de sapin. La bouchée imprime le palais. En entrée, le sandre grammé se mêle à un jus truffé également marqué par des notes de champignons. Bien vu, la purée de pomme de terre est aérienne, elle qui se mêle au céleri-rave. Le plat ? On l’attaque par la déclinaison de légumes, qui impressionne par sa maîtrise. Qu’il s’agisse du salsifis, du chou vert braisé ou du chou de Bruxelles, c’est l’image de l’orfèvre qui vient à l’esprit.
Paradoxalement, le magret de canard qui accompagne déçoit un peu, en raison d’une texture fibreuse. Sans être mauvais, il lui manque ce « coup de rein » qui le ferait passer à une dimension supérieure. Rassasié, on s’apprête à faire l’impasse sur le sucre, quand le chariot des desserts s’avance gracieusement vers nous.
Difficile de résister à ces mignardises non facturées. Le tiercé gagnant ? Dans le désordre : madeleine à la vanille de Madagascar, cannelé bordelais et meringue. Et les vins ? La carte classique est ponctuée de quelques audaces bienvenues comme l’excellent Domaine Hauvette. On quitte la table sur une déconvenue, un remontage de bretelles qui ne devrait jamais parvenir jusqu’à la salle.
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