Le resto de la semaine: Le Corbier, à Bruxelles, qui n’a pas du tout convaincu notre critique
Restaurant - Le Corbier
Où - 51, rue des Minimes, à 1000 Bruxelles.
Genre - Tradi
Atmosphère - Feu de bois
Addition - Plats entre 26 et 42 euros
Sur le web - lecorbier.be
Le double service à la parisienne – un flot de convives réparti sur deux créneaux horaires (19h et 21h30) – ne tolère aucun flottement. Surtout pas à Bruxelles où l’on aime prendre son temps à table. Institution de la capitale dont les lettres de noblesse remontent à 1956, la nouvelle version du Corbier a fait sienne ce taylorisme alimentaire, peut-être en raison de sa taille exiguë et d’un tableau Excel. Très bien.
En réalité, très mal: en plus d’être assorti de mises en garde comminatoires – on ne badine pas avec l’horaire –, ce choix assumé fait peser une pression impossible à gérer – uniquement le soir de notre visite, qui sait? – à l’équipe. Arrivé à 18h55 dans cet antre pénétrant au décor réchauffé par un feu ouvert utilisé comme poste de cuisson, on respecte scrupuleusement notre part du contrat.
L’accueil est charmant. Le service, lui, se révèle très vite, comme dans une chanson de Jul, « à contresens ». Insistant quand il conviendrait de laisser du temps, ailleurs quand il faudrait être présent, indifférent quand il devrait s’inquiéter de ramener en cuisine un plat (42 euros) quasi intouché, voire carrément inexistant quand il est devenu manifeste que la rotation de table prévue n’aura pas lieu.
L’accueil est charmant. Le service, lui, se révèle très vite, comme dans une chanson de Jul, « à contresens »
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Une véritable déception
Tout cela ne paraîtrait que «simplement» désagréable si les promesses de la carte étaient tenues. Au vu des intitulés et des prix pratiqués, on est en droit d’attendre l’excellence, le festin façon Café des Ministères à Paris. Car le menu aligne cuisses de grenouilles sautées au beurre à l’ail, terrine de chevreuil au foie gras et autre suprême de faisan brabançonne…
Une texture proche de la panade
Autant de mets qui posent les poings sur les hanches et font des clins d’œil très «on est ici entre épicuriens». Hélas, ça ne tient pas. Un plat condense ce fiasco. Evoqués en filigranes plus haut, les ris de veau poêlé et leur jus brun aux morilles laissent inconsolable l’amateur alléché par le mirage d’un retour à la tradition. La texture proche de la panade résulte-t-elle d’une cuisson ratée ou de l’utilisation de la gorge (partie plus allongée et membranée) plutôt que la pomme (section ronde et charnue) du ris? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune bouteille de la sélection de vins de papa ne fera oublier cette déception.
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