Une chaîne hôtelière US branchée, un joli rooftop, un architecte local ayant représenté la Belgique à la Biennale d’architecture de Venise (Bernard Dubois), un chef nord-américain en vue (Alex Joseph)… Il n’en faut pas plus pour que le hipstomètre bruxellois s’emballe. Avant même son ouverture, la légende dorée du nouveau restaurant de l’hôtel The Standard était écrite. Il restait à emprunter l’ascenseur pour vérifier ce que valait vraiment cette adresse logée au 29e étage d’une ancienne tour du World Trade Center.
La vue est à couper le souffle. S’ouvrant vers la basilique de Koekelberg, le rooftop invite à jeter un regard différent sur la ville… quand le temps n’est pas trop maussade. Dans le cas contraire, la délicatesse de l’intérieur tout en voile, en rideaux, en matières précieuses et en courbes, fait rapidement tout oublier. Le décor, plutôt clairsemé ce midi-là, agit comme un écrin qui embellit le convive solitaire.
Une symphonie estivale.
L’accueil, doublé, voire triplé, peigne la «customer experience» dans le sens du poil. Et ça marche. Méfiant quant au service à l’américaine, on se laisse néanmoins charmer. Au point de commander en dépit du bon sens. Pan de Cristal aux anchois de Cantabrie, tomates heirloom et romesco, ainsi que ceviche de bar accompagné d’orange et d’un aïoli au basilic… Bref, un choix qui ne livre pas d’infos sur les cuissons et les plats plus consistants – auquel la carte fait place, qu’il s’agisse de fideua, cette spécialité valencienne, de poulpe grillé ou de demi-poulet à la basquaise.
Il reste que cette symphonie estivale avait tout juste, qu’il s’agisse des assaisonnements en équilibre, ou de la qualité des produits – notamment le super bon et beaucoup trop rare pan de cristal. Sans oublier une crème catalane mémorable. Cannelle douce, zeste de citron ou d’orange amère, comme un souffle chaud. Et ce qui la couronne? Une fine couche de sucre caramélisé, craquelée au fer rouge, qui joue la partition du contraste: le croquant brûlant contre le velouté tiède-frais de la crème. Plutôt classique, la sélection des vins est sans doute un peu trop chère (la majorité des bouteilles s’affichent au-dessus de 50 euros).
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