Le resto de la semaine: Kline, à Bruxelles, la table sexy où tout nous a plu
Restaurant - Kline
Où - 162, rue de Flandre, 1000 Bruxelles
Genre - Gastro manifesto
Atmosphère - Rugueuse
Addition - Plats entre 4,7 et 23,1 euros
Téléphone - 0472 96 46 36
Sur le web - kline.brussels/
Disons-le d’emblée, tout nous a plu dans ce restaurant signé par un triumvirat néerlandophone : Tim Siaens, Jean-Philippe Desager et Nico Corbesier… Tant et si bien qu’on n’a pas laissé une miette de la carte chez Kline.
Une carte dont on a testé – à quatre convives – la quasi entièreté des douze préparations à partager et réparties en trois catégories, First things first, Cold and fresh et Hot and heavy. On apprécie beaucoup les aspérités du cadre bétonné, brutaliste à souhait. A la manière de Dogville, le film de Lars Von Trier et ses décors tracés à la craie, Kline reterritorialise au restaurant l’esthétique du manifeste Dogme95, en refusant la spectacularisation de la gastronomie.
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Aussi, l’impression qui domine est d’être embarqué avec l’équipe dans ce processus de transformation qu’est la cuisine.
Chez Kline, tout nous a plu, surtout les salsifis
Idem pour le service qui fait valoir cette dose de maladresse – servir le riesling Space Dream (50 euros) à deux mains, comme on tiendrait un bébé – reléguant l’arrogance des sommeliers aux oubliettes de l’histoire culinaire.
Envoyées ce soir-là par la seconde Katrien Vantomme (ex-Beaucoup Fish et Côté Jardin), les portions se succèdent à un rythme idéal. Dès le pain au levain de Philippe servi avec un beurre onctueux et du sel au poireau brûlé, on comprend que le repas va nous accompagner longtemps. Cette première pierre est le fondement d’une construction gustative traversée par le végétal, l’intensité et la légèreté.
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On pointe en particulier le chutney de betterave rouge qui fait l’impasse sur les notes terreuses, ou encore ces huîtres du delta de l’Escaut légèrement vinaigrées de câpres. Le tout est agencé avec un sens aiguisé du rythme, comme lorsque cette salade de légumes d’hiver – en provenance de l’excellent maraîcher Dries Delanote – vient rafraîchir la bouche et relancer l’appétit. Sans oublier, le temps fort, la crémeuse composition associant salsifis, copeaux de truffe noire et lait fumé. Mortellement bon. Tout comme ce mémorable sorbet au chocolat travaillé au Pacojet qui termine le repas avec des notes de thym, de sel et d’huile d’olive.
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