Quatre méthodes de développement personnel à emprunter aux Japonais
La source du bonheur jaillirait-elle des montagnes du Soleil levant ? C’est ce que semblent penser chantres du développement personnel et éditeurs qui multiplient les publications d’ouvrages gorgés de concepts importés du Japon ancestral. Voici quatre méthodes à emprunter aux Tokyoïtes.
Ikigai, le sens de la vie h2>
TRADUCTION. Ikigai est l’association entre l’idéogramme qui signifie » être en vie » et celui qui veut dire » qui a de la valeur « . Le concept renvoie donc à ce qui nous fait nous lever avec enthousiasme chaque matin. Pas étonnant qu’il suscite un grand intérêt dans notre société de burn-out et de bore-out.
COMMENT EN PROFITER ? L’ikigai est censé satisfaire quatre critères : c’est une activité que vous aimez faire, pour laquelle vous êtes doué, dont le monde a besoin, et qui peut être rémunérée. Pour arriver à identifier ce Graal, les auteurs de La méthode ikigai(1), Héctor Garcia et Francesc Miralles, suggèrent de travailler sur votre confiance en vous et votre persévérance. Commencez par exemple par lister toutes les choses que vous croyiez impossibles et que vous avez pourtant accomplies. Cela vous apprendra à penser » out of the box « . Identifiez ensuite la passion dans laquelle vous souhaitez vous expertiser et faites un plan pour consacrer 10 000 heures à votre perfectionnement (l’équivalent de quatre heures par jour, cinq jours semaine, durant dix ans). Ce qui ressemblait à une formule magique est en fait un long chemin vers une destination désirable.
Kintsukuroi, sublimes fêlures h2>
TRADUCTION. Kintsukuroi signifie » réparation en or « . Le mot renvoie à une méthode japonaise utilisée pour reformer des céramiques brisées. Plutôt que de jeter les bols cassés, des artisans – formés durant plusieurs années à cette technique exigeante – subliment les jointures en les parant d’or. Le magnifique résultat séduit aujourd’hui les passionnés de déco et s’appliquerait à nos vies.
COMMENT EN PROFITER ? » On ne meurt pas parce qu’on tombe dans une rivière, mais parce qu’on y reste, synthétise de manière imagée le psychologue espagnol Tomás Navarro (2). De la même façon, on ne peut pas éviter de souffrir à cause d’une épreuve, d’une affliction, d’un problème… Pourtant, on peut éviter de rester piégé dans la souffrance. Nous avons tous besoin de temps pour digérer une affliction ; un temps de réflexion. Mais suite à cette brève période, nous avons l’obligation et le devoir de recommencer à reconstruire notre vie. » Si vous avez l’impression qu’un événement vous a laissé » en mille morceaux « , sortez l’or et façonnez une version encore plus précieuse de vous-même.
Shinrin Yoku, au bonheur des arbres h2>
TRADUCTION. Shinrin Yoku signifie littéralement » bain de forêt « .
COMMENT EN PROFITER ? » Il ne s’agit pas de faire de l’exercice, de la randonnée ou du jogging, mais d’être simplement au contact de la nature, en connexion avec elle par l’intermédiaire de nos cinq sens, préconise le Dr Qing Li (3), expert en sylvothérapie. En intérieur, nous avons tendance à ne solliciter que deux sens, la vue et l’ouïe. Dehors, nous avons la possibilité de sentir les fleurs, de goûter l’air frais, de regarder les couleurs changeantes des arbres, d’entendre chanter les oiseaux et de sentir la brise sur notre peau. » De cette reconnexion à nos sens et la nature, naîtrait un sentiment de plénitude. Une théorie à vérifier en se déchaussant avant de marcher dans l’herbe ou en caressant des écorces.
Wabi Sabi, vive l’imperfection h2>
TRADUCTION. » Wabi » renvoie à la simplicité, mais aussi à la dissymétrie tandis que » sabi » fait référence à l’oeuvre du temps. Les Japonais utilisent ce principe dans l’esthétique, notamment avec l’art des bonzaïs, et en font un précepte philosophique en célébrant la singularité et l’impermanence de tout ce qui nous entoure.
COMMENT EN PROFITER ? » En acceptant de s’ouvrir au wabi sabi, on va à contre-courant des modèles standardisés et artificiels modernes, concède Céline Santini (4). Le wabi sabi invite au contraire à la contemplation et au détachement par rapport à la perfection. Il souligne le caractère irréversible du temps qui passe et l’aspect éphémère de toute chose, et appelle à apprécier l’humble beauté des choses simples, patinées par les années et les épreuves. » En résumé : cessez de vouloir être parfait, de rechercher des biens de plus en plus fastueux et commencez à profiter de ce que vous avez, de ce que vous êtes. Loin d’une ode à la médiocrité, le wabi sabi invite à tirer le meilleur de chaque situation.
(1) La méthode ikigai, par Héctor Garcia et Francesc Miralles, Solar éditions. p>
(2) Kintsukuroi, l’art de guérir les blessures émotionnelles, par Tomás Navarro, éditions de La Martinière. p>
(3) Shinrin Yoku, l’art et la science du bain de forêt, Dr Qing Li, First éditions. p>
(4) Kintsugi, l’art de la résilience, par Céline Santini, First éditions. p>
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