Eau précieuse: quand les produits cosmétiques et d’entretien conscientisent leur conditionnement
Un flacon classique de gel douche ou de nettoyant pour le sol contient 90% d’eau! La supprimer en utilisant des poudres et blocs permet de faire des économies sur le transport et l’emballage. Tout bénéfice pour l’environnement. Démonstration avec trois initiatives pleines de bon sens.
1–Kinfill
C’est quoi? Cette marque néerlandaise fabrique des produits de nettoyage liquides sous forme hyperconcentrée depuis 2019. Dans sa gamme: savon pour sols, nettoyant universel, nettoyant pour vitres, pour salle de bains et pour cuisine. Les produits sont végans, non testés sur les animaux, entièrement biodégradables et exempts de produits chimiques et d’huile de palme. La production a lieu entièrement à Rotterdam.
Comment ça fonctionne?
Il faut ajouter le produit concentré, conditionné dans un tube à essai en verre de 10 ml, à une bouteille d’un demi-litre d’eau du robinet. Cinq parfums sont disponibles. Ceux-ci sont décrits sur le site Web comme s’il s’agissait de véritables fragrances, avec des notes de tête, de coeur et de fond.
La marque accorde beaucoup d’importance au design et a imaginé un packaging que le consommateur est fier de ranger à la vue de tous plutôt qu’au fond d’un placard. D’où la belle bouteille en verre, la typographie subtile et la base en caoutchouc coloré qui indique le produit qu’elle contient. Pour Kinfill, le visuel est « le cheval de Troie » qui permet d’introduire la durabilité dans les foyers.
Qui a eu l’idée?
A 21 ans seulement, le jeune entrepreneur néerlandais Reda Jouahri a réussi à entrer sans diplôme à Fabrica, le programme de formation pour jeunes créatifs de Benetton en Italie. Kinfill travaille aussi sur des collaborations, notamment avec la designer Sabine Marcelis et, récemment, avec le concept store Graanmarkt 13 à Anvers, qui a prêté son parfum maison au produit de nettoyage.
24,95 euros la bouteille en verre avec deux doses d’agent nettoyant ; 9,99 euros la recharge de deux doses. kinfill.com
Le visuel est « le cheval de Troie » qui permet d’introduire la durabilité dans les foyers.
2–Brauzz
C’est quoi? Brauzz propose des bandes pour laver le linge, soit des feuilles de papier solubles qui se placent directement dans la machine. En outre, cette start-up belge développe des poudres qui se dissolvent dans l’eau pour fabriquer trois produits de nettoyage: un nettoyant universel, un pour salle de bains et un pour les vitres. La poudre contient tous les ingrédients actifs que l’on retrouve dans les produits de nettoyage traditionnels. Les ingrédients nocifs tels que les phosphates, les parabènes ou l’ammoniaque sont exclus. Tout comme les microplastiques, les conservateurs ou l’eau de Javel.
Comment ça fonctionne?
A chaque machine, on place une bande dans le tambour. Celle-ci contient un détergent universel adapté aux textiles blancs, colorés et foncés et à toutes les températures de 15 à 95 °C. Elle se dissout dans l’eau et disparaît pendant le lavage. Le produit fonctionne même pour la laine, la soie, le cachemire et le lavage à la main. Une bande pèse 2 grammes et remplace 40 grammes de détergent liquide ou de poudre à lessiver. Un produit 20 fois plus léger, donc, ce qui fait une grande différence en matière de transport.
Qui a eu l’idée?
Derrière Brauzz, on retrouve trois amis récemment diplômés, Ruben Renaer, Manush Barvar et Lowie Vercraeye, qui ont uni leurs forces. Ils ont trouvé des investisseurs et se sont lancés fin 2020.
15 euros la boîte de 32 bandes. brauzz.com
Un produit 20 fois plus léger, donc, ce qui fait une grande différence en matière de transport
3–Moro
C’est quoi? Cette start-up belge fabrique du savon pour les mains et du gel douche sous forme de poudre. Elle s’est lancée en octobre dernier, grâce à un crowdfunding réussi. Entre-temps, la boutique en ligne a été mise en service et plusieurs points de vente ont été ouverts. La marque espère bientôt ajouter un shampooing, un après-shampooing et une lotion pour le corps à sa gamme. « Nous nous concentrons sur les soins corporels, mais nous envisageons aussi des produits d’entretien, ainsi qu’un nettoyant pour le visage et un soin micellaire. L’avenir nous dira dans quelle direction aller, déclare la fondatrice, Yasmine Mili.
Moro s’engage à utiliser le plus possible d’ingrédients naturels et à éliminer les éléments nocifs comme les parabènes et les silicones. Les parfums ont été développés à Grasse. « Comme tout le monde, je veux faire ma part pour préserver la planète en faisant des choix durables, poursuit Yasmine. Mais quand je me rends compte que je dois renoncer à quelque chose, je baisse les bras. Comme avec les barres de shampooing ou les blocs de savon: ils restent collés dans la douche, se cassent lorsqu’ils sont presque terminés et ne moussent pas, explique Yasmine Mili. Moro vise les « imperfect sustainable people » pour qui le confort et le côté pratique priment. »
Comment ça fonctionne?
Concrètement, il suffit de dissoudre un sachet de 20 g de poudre dans 250 ml d’eau pour obtenir un savon liquide à la texture douce, à conserver dans une « forever bottle » en verre utilisable à l’infini. « A part l’étape supplémentaire consistant à dissoudre la poudre vous-même, l’expérience ne change pas, vous pouvez toujours vous laver les mains avec du savon liquide, se réjouit la conceptrice. J’aimerais qu’adopter des habitudes durables soit le plus simple possible. Ce qui explique le nom de la marque, qui signifie « habitude » en espéranto. »
« Moro vise les « imperfect sustainable people » pour qui le confort et le côté pratique priment. »
Qui a eu l’idée?
En 2019, Yasmine Mili a fondé la bibliothèque de mode Closet in the Cloud, où l’on pouvait louer des vêtements (de fête) de créateurs. Ce projet est en pause pour l’instant. Elle a lancé Moro avec Katrien De Clerck, une ingénieure de gestion qui a fait ses armes dans le secteur des start-up.
39 euros la bouteille avec 3 recharges ; 25 euros les trois recharges. moro-essentials.com
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