Nicolas Balmet

Retour sur une journée d’anniversaire oubliable

Nicolas Balmet Journaliste

Et puis soudain, arriva ce qui devait arriver : mon anniversaire. Ce jour qui ne doit ressembler à aucun autre. Ce moment merveilleux où, depuis que tu es gosse, tout le monde insiste pour que tu palpites de bonheur. Ce rendez-vous incontournable avec ton mur Facebook qui s’inonde de messages te rappelant que tu as encore oublié d’aller dans tes paramètres pour empêcher les gens de publier des trucs sur ton mur.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : pour la première fois de ma courte existence, cette promesse de nirvana a tourné au fiasco. Un désastre sans nom, aussi calamiteux que misérable. A côté, les dix plaies d’Egypte, c’était juste une égratignure. D’ailleurs, sur la liste des événements qui n’auraient jamais dû marquer ma vie, je classe cet anniversaire en meilleure position que la fois où je me suis ouvert l’arcade sourcilière en tombant sur une toupie – j’avais 3 ans, je ne m’en souviens pas, mais on m’a raconté et il paraît que c’était affreux, y avait du sang partout, une vraie boucherie.

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En parlant de boucherie, je vous explique quand même. A la base, j’avais prévu un petit gueuleton convivial autour de mon barbecue flambant neuf (vous savez TRÈS BIEN de quel barbecue je parle).

>>> Lire la chronique >>> « On m’avait dit que ce confinement rapprochait les gens. Jamais je n’aurais cru que ça pouvait aller aussi loin »

J’avais même trouvé une technique finaude afin de respecter rigoureusement les règles en vigueur (tenez-vous bien) : étant donné que notre gouvernement autorise les rassemblements sportifs en extérieur en présence de 20 personnes, je comptais proposer à mes amis de venir en short et baskets, de faire quelques tours du bloc, de déguster un délicieux plat de carottes râpées, puis de jouer au football (sur la console), le tout en buvant des bières sans alcool et en écoutant la playlist  » I love jogging  » de Spotify.

Mais vous l’avez deviné : tout cela a tourné au vinaigre balsamique. La faute à un étrange mal au bide qui m’a réveillé ce matin-là et qui a eu le don de me rendre complètement parano ( » Dis, dans les symptômes du Covid, y a la nausée, non ? Tu veux bien vérifier ? Et je suis fatigué, c’est normal ? Regarde un peu sur Internet « ). Ajoutez à cela le fait qu’on était dimanche et qu’il faisait brusquement froid et gris, alors que ça faisait deux mois que le ciel nous faisait croire qu’on vivait tous à l’île Maurice. Le destin semblait bel et bien avoir décidé que, comme pour l’Eurovision, le festival de Cannes et les jeux Olympiques, cette année 2020 n’était pas le mienne.

L’épilogue ? Après avoir somnolé toute la journée comme une loque, j’ai mangé une biscotte à la confiture de fraise, sur laquelle ma chère moitié avait gentiment posé une bougie (je n’aurais pas pu en souffler plus). Puis, j’ai attendu que 20 heures sonne et que mon quartier se mette à applaudir, en tentant de m’autopersuader que ce bel honneur m’était réservé. Ensuite, j’ai pris quelques instants pour mettre des  » like  » sous mes messages d’anniversaire Facebook, et je me suis glissé sous ma couette vers 21 heures. Le film du dimanche soir sur TF1 – c’était Dirty Dancing – n’avait même pas encore commencé que je dormais déjà. Bref, cette journée de vieillesse fut un naufrage.

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