Chapeau bas Mister Kother

Comme l’année, Jacques Kother s’en est allé – trop vite, trop tôt – le confrère, le bourlingueur de ripailles et le fana d’histoires de table, de bons mots savoureux, de plats d’antan et de produits oubliés.

Comme l’année, il s’en est allé – trop vite, trop tôt – le confrère, le bourlingueur de ripailles et le fana d’histoires de table, de bons mots savoureux, de plats d’antan et de produits oubliés.

Notre confrère Jacques Kother, chroniqueur gastronomique émérite, plume éclairée du Guide des Connaisseurs qu’il créa il y a 40 ans avec son épouse Danielle Deschamps, voix inimitable se faisant écho des meilleures cuisines de chez nous comme des plus délicieux produits d’ailleurs, Jacques Kother, vient de nous quitter, subitement, ce lundi. Triste fin d’année pour toute la profession à laquelle manquera sa truculence et ses nombreuses connaissances. De ces connaissances qui lui faisait écrire, à si juste titre, dans l’un des derniers Guides des Connaisseurs :  » Etre connaisseur, c’est un apprentissage de longue durée, une étude permanente mais passionnante, permettant d’estimer le savoir-faire, la persistance des arômes, la finesse des saveurs, l’onctuosité des textures et la noblesse du produit mis en valeur par ceux et celles qui défendent le goût juste. Etre connaisseur, c’est privilégier un art de vivre, choisir le meilleur, éviter le médiocre, soutenir l’oeuvre des artisans qui ont choisi la qualité et non la productivité à outrance, les fromages d’usine, les volailles privées d’espace, les légumes et les fruits aspergés de produits chimiques. Au fond, la gastronomie n’est pas seulement un excellent choix. C’est la meilleure façon de lutter contre les dérives de notre époque ».

Et parlant d’époque, c’est avec beaucoup de respect que j’ai envie de rappeler, ici, le dernier ouvrage commenté par Jacques Kother, un ouvrage comme il ne s’en fait que trop rarement que cette nouvelle édition du premier livre de cuisine écrit en français par Lancelot de Casteau, cuisinier de trois Princes Evêques de Liège à la Renaissance et paru en 1604. Un beau livre, réédité en 2007 par  » Noir Dessin Production  » pour se souvenir d’une époque que les moins de vingt ans … et qui permettra à tous les autres, amis, confrères et connaisseurs, de retrouver un peu de cet autre grand Jacques que fût, à la table, l’ami Kother.
Joëlle Rochette

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