Comment manger seul modifie notre régime alimentaire

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Si autrefois manger seul au restaurant était une honte, c’est aujourd’hui devenu une pratique courante. À la maison aussi, nous sommes souvent seuls à table, ce qui peut avoir des conséquences sur nos habitudes alimentaires.

Manger seul est devenu une caractéristique de la vie moderne : avoir des horaires décalés, être pressé par le temps ou tout simplement vivre seul… Tous ces éléments font qu’il est devenu plutôt courant de déguster son repas sans aucune compagnie (si on ne peut compter sur la présence d’un quelconque animal).

En Europe, 30% des gens mangent seuls au restaurant, selon une étude de The NPD Group, une société spécialisée dans les analyses des consommateurs. Le repas le plus susceptible d’être pris en solitaire est le petit déjeuner, puisque 50% des gens savourent leur café ou croissant seuls. Au déjeuner, entre les salariés qui préfèrent manger devant leur ordinateur et ceux qui sortent chercher à manger à l’extérieur, ce chiffre tombe à 30%. C’est au souper que les gens ont tendance à préférer la compagnie, puisqu’alors le chiffre tombe à 15%.

Outre la dégustation en solo au restaurant, il ne faut pas oublier qu’à la maison aussi, nos habitudes alimentaires peuvent être influencées par notre solitude.

Influence notre manière de penser

Manger seul n’a pas uniquement changé nos habitudes de table ou ce que nous mettons dans nos assiettes, mais cela a également modifié notre manière de penser à ce que nous mangeons. « Il y a un décalage constant entre ce que nous imaginons être la meilleure façon de manger et la façon dont nous mangeons réellement« , a expliqué au journal The Guardian Bee Wilson, qui a étudié la question dans un de ses livres. De plus en plus de gens pensent que cela ne vaut pas la peine de perdre du temps à cuisiner pour soi.

Ainsi, de plus en plus de recettes sont imaginées pour les solitaires : rapides et efficaces, elles sont idéales pour ceux qui n’ont ni le courage de cuisiner, ni même de faire la vaisselle. Exemple : le mug Cake. Généralement prêt en 5 étapes (pour ne pas dire en 5 minutes), le mug cake a rapidement fait son entrée dans nos cuisines grâce à ses avantages, dont notamment sa cuisson au micro-onde.

Cuisiner en grande quantité pour toute la semaine

Même s’il existe diverses manières de cuisiner pour soi, une tendance fait fureur chez les plus jeunes générations : le « meal prep », qui consiste à cuire une large quantité de légumes et à les diviser en portions dans des boîtes Tupperware. C’est un peu le dérivé du batch cooking, une méthode similaire puisqu’on prépare aussi ses repas à l’avance, sauf que le « meal prep » favorise la consommation d’aliments « healthy ». Pour les moins organisés, on a aussi les « picky dinner », qui consiste davantage à fouiller dans le fond de ses armoires et de son frigo afin d’y trouver les restes plutôt qu’à cuisiner.

La méthode :

  • Faites-vous un planning, en notant tous les repas de la semaine.
  • Après avoir planifié votre semaine, préparer votre liste de tous les ingrédients dont vous aurez besoin.
  • Faites vos courses.
  • Commencez par préparer les aliments qui prennent le plus de temps (comme les viandes, le poisson, les féculents…). Laver, découper les fruits et légumes et disposer chaque ingrédient dans des boîtes Tupperware.

Multiplication des casse-croûte

La tendance à manger seul a certainement contribué à l’essor des aliments plus liquides, tels que le houmous ou le guacamole (sans oublier les diverses tapenades faciles à tartiner). Ces ingrédients nécessitent peu, ou pas, de préparation.

Tous ses aliments sont d’ailleurs très bons pour la santé. L’houmous, par exemple, renferme de nombreux bienfaits nutritionnels qui contrebalancent sa teneur en calories. Il est riche en protéines végétales, qui protègent notamment du diabète. De leur côté, le guacamole est une excellente source en fibres tandis que la tapenade est une purée d’olives riches en minéraux et bénéfiques aux niveaux cardio-vasculaires et digestifs.

Les Millénials sont des grands mangeurs de casse-croûte. Ils prennent des pauses déjeuners toujours plus courtes et s’appuient sur des offres « à emporter », telles que des petites pâtisseries à déguster en marchant, des wraps « healthy » ou des plats à réchauffer au micro-onde.

On le remarque donc, si nos habitudes alimentaires changent au profit de repas plus faciles et rapides à préparer, cela ne veut pas nécessairement dire qu’on se dirige vers une alimentation moins saine pour notre santé. Bien au contraire. Les jeunes sont de plus en plus concernés par ce qu’ils mettent dans leur assiette, et malgré la multiplication des casse-croûte, cela ne rime pas toujours avec fastfood et autres sucreries.

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