Les produits du terroir wallons, l’art de l’excellence

Salaisons belges

Le beurre d’Ardenne, le fromage de Herve, le Crémant de Wallonie, le jambon d’Ardenne, le pâté gaumais,…. Les 11 produits wallons d’Appellation d’Origine Protégée (AOP) ou d’Indication Géographique Protégée (IGP) feront l’objet, jusqu’en 2023, de la campagne de promotion Eurofoodart pour valoriser le savoir-faire régional en Europe.

L’Apaq-W en a donné le coup d’envoi jeudi à la fromagerie du Vieux-Moulin, à Battice, où l’on produit du fromage de Herve AOP, le dernier au lait cru.

L’AOP garantit que les différentes étapes de production, transformation et élaboration du produit respectent « un cahier des charges rigoureux et se déroulent dans une zone géographique strictement définie », rappelle l’Apaq-W.

L’IGP de son côté confirme l’ancrage territorial du produit pour lequel au moins une des étapes a lieu dans l’aire géographique d’origine.

Le beurre d’Ardenne et le fromage de Herve ont été les premiers produits labellisés d’Appellation d’Origine Protégée, en 1996, avant d’être rejoints par les vins des Côtes de Sambre et Meuse (2004), le Crémant de Wallonie (2008) et le vin mousseux de qualité de Wallonie (2008).

La Wallonie compte par ailleurs six produits reconnus en tant qu’IGP: le jambon d’Ardenne (1996), le pâté gaumais (2001), le vin de Pays des Jardins de Wallonie (2004), la pomme de terre plate de Florenville (2015) ainsi que le saucisson d’Ardenne , le collier d’Ardenne et la pipe d’Ardenne (2017). L’escavèche de Chimay a rejoint la liste cette année.

La campagne, dont l’ambassadeur en Belgique est le chef Julien Lapraille, est portée par trois organisations: l’Apaq-W, le Consortium Prosciutto di Carpegna et le bureau national interprofessionnel du Pruneau d’Agen (BIP). Un produit dont les Belges sont les plus grands consommateurs, derrière les Français, a souligné Rosalinde Jaarsma, la secrétaire générale du BIP.

L’action est aussi un « signe de solidarité européenne » pour la « reconnaissance de la qualité » de ces produits, parfois trop peu connus, liés à un savoir-faire et à un terroir d’origine, pointe Philippe Mattart, directeur général de l’Apaq-W.

« Les labels de qualité européens sont aussi synonymes de transparence et de traçabilité, critères de plus en plus importants aux yeux des consommateurs. »

Pour Madeleine Hanssen, de la fromagerie familiale du Vieux Moulin, l’AOP « n’est pas une contrainte en plus ». En effet, pour faire du fromage au lait cru, « il faut déjà du bon lait et une bonne hygiène », indique-t-elle tandis qu’elle guide ses visiteurs dans la ferme voisine de Philippe Mercenier et ses 80 vaches, qui produisent le lait qu’elle utilise pour son Herve AOP. « On se doit d’être transparents. »

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.© Emmanuel Mathez / WBT

Les produits AOP et IGP en Wallonie couvrent une centaine de producteurs. Le programme de la campagne, qui se déclinera dans les médias et sur les réseaux sociaux notamment, a été approuvé pour une durée de trois ans, à partir de 2021. Des actions communes, comme des apéros urbains par exemple, auront lieu en Belgique, en France et en Italie.

« On ne peut faire du Herve qu’à Herve » (fromagerie du Vieux Moulin)

Madeleine a repris les activités de la ferme fromagère de ses parents il y a une trentaine d’années pour se consacrer uniquement à la production de fromage de Herve AOP, la dernière au lait cru. « Dans le lait cru, tout est bon! », c’est aussi simple que ça, résume Madeleine Hanssen.

Tout commence ici avec le lait des 80 vaches de Philippe Mercenier, de la ferme voisine. Une fois moulé, le fromage repose sur des grilles pour le salage. Les producteurs s’occupent ensuite du lavage à la main, « pour réveiller et nourrir la bactérie », trois fois par semaine, durant minimum trois semaines.

A une température de 12°C, « cinq heures de travail, c’est le maximum », explique la guide. Mais à plusieurs, le temps passe plus vite. Après emballage, le Herve AOP restera encore un peu au repos avant dégustation.

Quelque 250.000 pièces de ce fromage sont produites chaque année.

Dans cette exploitation de cinq équivalents temps plein, on ne jette rien. La crème est notamment transformée en beurre, ou, c’est nouveau, en glace.

Des essais sont par ailleurs réalisés pour produire « une boisson saine pour l’intestin ».

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