Design Generation : passé, présent et futur de la création belge
Dans le cadre de la Biennale Intersections, l’expo Design Generations offre un aperçu inédit sur le design belge, à travers la présentation en trois temps – passé, présent, futur – de dix studios ou designers.
Et à observer le casting rassemblé pour l’occasion – 42 | 54, Alain Berteau, Damien Gernay, Alain Gilles, Hoet &Hoet, Kaspar Hamacher, Luc Druez, LoudorDesign Studio, IOL, Sylvain Willenz – on comprend rapidement que les organisateurs de cette nouvelle édition d’Intersections souhaitaient élargir les débats, et aller au-delà de ce que l’on entend généralement par » design « . C’est ce que nous confirme Laure Capitani, coordinatrice de Wallonie-Bruxelles Design Mode, qui co-organise : » Notre volonté était de donner la parole au designer et d’expliquer que le design, c’est tout un processus, donc bien plus que le produit final. On a choisi une dizaine de designers ou studios, qui évoluent dans des champs parfois très différents : on a du design industriel, du design plus artistique, du textile, du graphisme, et même de la mode, avec la marque lancée par les athlètes Olivia Borlée et Elodie Ouedraogo – le nom, 42-54, vient du temps qu’elles ont obtenu lors du relais 4X100m de 2008, avec lequel elles ont décroché la médaille d’or. Au-delà de la belle histoire, elles sont très prometteuses en tant que créatrices, à nos yeux comme à ceux de professionnels du secteur. »
« Un objet naît toujours d’un autre »
Une fois les dix participants sélectionnés, WBDM a demandé à Giovanna Massoni, directrice artistique de la Triennale Reciprocity Liège, d’officier en tant que curatrice ; c’est elle qui eut l’idée du concept et du fil rouge entre tous ces designers Elle revient pour nous sur la genèse de l’exposition : » Il a fallu composer avec plusieurs volontés : celle de WBDM, commanditaire institutionnel, de l’ADAM, avec sa collection permanente, puis celle du grand public… Soit un ensemble de petites contraintes, qui ont rendu la réflexion très intéressante, mais aussi très longue. Il y avait beaucoup d’éléments à tenir en compte, beaucoup de designers qui devaient cohabiter, et on est arrivés à un résultat qui leur permet de raconter leur travail à travers différentes temporalités, comme une manière de rappeler qu’il y a un passé, un présent et un futur. Un objet naît toujours d’un autre, on n’est pas dans l’ingénierie, dans l’invention pure. » Il a donc été demandé aux designers de s’investir, de venir ici pour fouiller dans les réserves du musée, » un moment vraiment incroyable « , d’après la curatrice. » Certains ont choisi des objets d’une charge symbolique importante, réalisés par d’authentiques maestri, et d’autres des produits de designers inconnus, tout simplement parce que cela leur rappelait leur enfance. » Outre cet artefact historique, chaque designer dispose d’un espace pour présenter son travail à travers une sélection de 3 à 5 objets, et propose également un aperçu de son propre avenir – un exercice difficile, réalisé dans une scénographie des plus photogéniques. L’ensemble de la salle est traversée d’artères parcourues d’une flux lumineux, qui relient les différents boxes entre eux, représentant les allers et retours, les croisements et interactions entre designers. » Ce sont des artères vitales » résumera Giovanna Massoni, hypnotisée comme nous par la pulsation bleutée qui parcourt la galerie. On n’aurait pas mieux dit. M.N.
Design Generations, à l’ADAM – Brussels Design Museum jusqu’au 4 novembre 2018. adamuseum.be
« Le design, c’est tout un processus, donc bien plus que le produit final «
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