Vivre dans plus petit? Ce couple l’a fait (et on visite leur penthouse avec vue sur mer)
![Intérieur 07](https://img.static-rmg.be/a/view/q75/w680/h0/f50.00,50.00/7027162/cr-tjip-odk-5-120-jpg.jpg)
Dans ce penthouse compact de 80 m², la cuisine abrite un dressing et la chambre à coucher n’est pas plus grande qu’un lit. Tout est pourtant si bien conçu que l’on se croirait dans une suite d’hôtel perchée au 16e étage avec vue sur mer.
«Nous nous trouvons au 16e étage. La vue est magique: à l’avant s’étendent la plage et la mer, à l’arrière, les dunes et plusieurs réserves naturelles, sur lesquelles il ne sera jamais rien construit. Un pur lieu de détente.» Avant de s’établir ici, Thomas Meesschaert et Marieke Decuypere vivaient dans une maison de maître à Roulers, développant 180 m² de surface habitable. «Mais nous ne profitions pas assez de tout l’espace disponible», explique celui-ci.
Le couple sans enfants séjournait en revanche régulièrement dans son mini flat de vacances de 40 m² à Oostduinkerke. Lorsque le studio attenant, de la même superficie, a été mis en vente, le tandem a décidé de réunir les deux espaces et de venir vivre à la côte dans ce nouvel appartement.
Une question de taille
S’installer dans une habitation deux fois plus petite apporte toutefois son lot de désagréments: en un rien de temps, le moindre centimètre carré est occupé et les espaces de rangement viennent à manquer. Pour Thomas Meesschaert, le déménagement a consisté en un intéressant exercice de désencombrement, doublé d’une quête de solutions compactes.
Le défi était d’imaginer cet endroit de manière à perdre le moins de place et de sensation d’espace possible. Avec son bureau d’architecture d’intérieur T J I P, ils avaient déjà prouvé que c’était possible. Ainsi, à Knokke, ils avaient conçu un appartement d’à peine 32 m², qui semble pourtant très spacieux. Et ce alors même que leur agence compte autant de clients dont le salon fait à lui seul 100 m². «Mais une maison plus grande n’est pas forcément plus facile à concevoir», explique l’intéressé.
En terrain neutre
Vivre dans un espace exigu exige de la discipline et de l’organisation. «Ici, par exemple, nous n’avons pas de place pour un dressing séparé. Les vêtements sont rangés dans un placard dans la salle à manger et nous changeons notre garde-robe à chaque saison, explique notre hôte. Nous ne dormons pas dans une vaste suite avec vue sur la mer: notre chambre n’est pas plus grande que le lit. Elle est super compacte, mais aussi très confortable, et n’est en aucun cas une source de claustrophobie, car la nuit, la porte reste ouverte. Marieke et moi sommes du matin. Dès que nous sommes réveillés, nous nous levons. Et pendant la journée, personne ne remarque que la porte de notre petit nid se trouve derrière un mur du salon.»
Dans l’ancien studio, se trouvait une mini-cuisine avec un évier, où Thomas et Marieke se brossaient les dents. Quand la surface a doublé, une véritable kitchenette et une salle de bains ont pu être installées. Mais même ces éléments sont ingénieusement dissimulés. La douche se niche quelque part dans le hall d’entrée. «Nous nous brossons les dents dans la salle à manger où trône un miroir avec éclairage. Je peux m’y raser, et Marieke peut s’y maquiller, explique Thomas Meesschaert. En tant que consultante en communication d’entreprise, elle fait parfois venir ses clients dans cet appartement de bord de mer. Ils s’y retrouvent en terrain neutre pour discuter de sujets délicats.»
Par petites touches
Leur appartement à double exposition est ultracompact mais taillé sur mesure. «Nous aurions pu vivre dans une habitation plus grande. Mais ici, nous n’avons jamais l’impression que les murs se referment sur nous. Un jardin ne nous manque pas, nous n’avons pas la main verte de toute façon. Et il y a tellement de nature tout autour. Nous n’avons pas non plus besoin d’une femme de ménage. Si chacun de nous passe une heure à nettoyer, l’endroit est parfaitement propre», dit-il.
Les lieux sont propices à la sérénité et à la détente. Le recours aux matériaux naturels, tantôt rugueux et durs, tantôt lisses et doux, n’y est pas pour rien. «La couleur n’est présente ici que par petites touches, plutôt que sur de grandes surfaces qui ne feraient que réduire l’espace. Dans la cuisine, il y a tellement de lumière que nous avons choisi de peindre le plafond en noir. Et la moquette vert foncé attire subtilement la nature à l’intérieur. A l’avant, nous avons utilisé davantage de bois, car c’est là que l’on voit les dunes et les forêts. Côté mer, le mobilier est délibérément bas, pour ne pas gêner la vue.»
Ce qui est particulièrement remarquable également, ce sont les rideaux, qui techniquement ne sont pas nécessaires au 16e étage, puisqu’il n’y a pas de passants. Mais pour T J I P, ils constituent un élément théâtral essentiel de la composition. «Dans le salon, ils habillent les murs dépourvus de fenêtres ou de placards, explique Thomas. Pour nous, l’architecture et l’intérieur ne font qu’un. Tout a été réfléchi et agencé sur mesure. Ce sont les espaces qui ont déterminé le format des meubles, et non l’inverse. En entrant ici, on sent que tout est en équilibre.»
En bref Thomas Meesschaert
Il a obtenu son diplôme en architecture d’intérieur à St-Lucas Gand, en 2007.
Après avoir rencontré Jakob Vyncke dans un bureau d’études pour la construction de stands à Gand, ils ont fondé ensemble, en 2012, T J I P interior architects, un bureau spécialisé dans les intérieurs sereins et tactiles.
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