Nos favoris de l’été: le siège Adirondack, une icône américaine
Avec son assise inclinée, son haut dossier et ses larges accoudoirs, l’Adirondack est la chaise de jardin la plus populaire aux Etats-Unis. Un siège séculaire là-bas… qui a traversé l’Atlantique et se décline aujourd’hui dans différents modèles, matériaux et couleurs.
Chaque printemps, les journaux et magazines américains publient des articles sur la chaise Adirondack: les nouveautés, les matériaux disponibles, les origines de l’objet. Nul besoin d’expliquer à quel point cette chaise de jardin est populaire aux USA, notamment dans les zones plus rurales. C’est véritablement LE symbole de l’été américain.
Les monts Adirondack constituent un massif montagneux situé au nord-ouest de l’Etat de New York, à environ quatre heures de la mégapole. Toute la région représente une attraction touristique, avec ses montagnes, ses lacs et ses forêts, protégés en tant que parc d’Etat, et ses nombreuses et charmantes villes historiques. Au début du XXe siècle, Thomas Lee, un habitant aisé de la côte est, diplômé de Harvard, passait chaque année ses vacances dans cette région avec sa grande famille.
Il possédait une résidence secondaire à Westport, sur le lac Champlain. Incapable de trouver des meubles de jardin confortables, l’homme commença à les bricoler lui-même, avec des morceaux de bois sans noeuds trouvés sur place. Chaque fois qu’il terminait un prototype, il le faisait tester à sa famille. La création gagnante fut un assemblage de onze pièces. Elle était simple, confortable et avec ses larges accoudoirs, elle pouvait faire office de siège et table d’appoint en même temps. En prime, elle pouvait être placée sur un sol irrégulier.
Avec ses larges accoudoirs, elle fait office de siège et de table d’appoint.
Selon l’historien canadien Douglas Hunter, l’homme d’affaires Thomas Lee désirait en réalité plus qu’offrir un peu de confort à sa famille. Il souhaitait déjà à l’époque créer un modèle bon marché pouvant être produit en grande quantité, pour les stations balnéaires et les clubs de golf des alentours. Et d’ajouter qu’il s’agissait là d’une bizarrerie stylistique, l’assise et le dossier de la chaise étant assemblés selon un angle obtus, de sorte à ce qu’on soit automatiquement penché en arrière.
Nostalgie au jardin
En 1905, un brevet américain fut accordé pour cette « chaise de type bungalow », non pas au designer mais à Harry Bunnell, un ami ébéniste, qui cherchait une solution pour continuer à faire tourner son atelier en hiver. Néanmoins, une zone d’ombre persiste sur le fait que Thomas Lee ait donné le dessin à Harry Bunnell ou que ce dernier l’ait simplement volé. Ce qui est certain, c’est que Harry Bunnell a fait de ces Westports, comme il les avait appelées, un énorme succès commercial et que Thomas Lee n’a jamais contesté le brevet.
En 1938, un inventeur originaire du New Jersey a, à son tour, obtenu un brevet pour une variante avec de fines lattes pour l’assise et le dossier – au lieu d’une seule pièce de bois; un modèle plus proche des Adirondacks que nous connaissons aujourd’hui.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’emblématique meuble est passé de mode jusqu’aux années 80, lorsque ce mobilier de jardin est redevenu très populaire à l’époque de Reagan. En effet, pleine de nostalgie, cette chaise symbolisait le retour d’une Amérique plus simple, et meilleure.
Aujourd’hui, l’icône se décline presque à l’infini: des chaises longues, à deux places, à bascule, avec coussins assortis, dans différents types de bois ou même en plastique recyclé. Sans parler des prix, qui varient eux aussi. Les plus chers sont les Westports originales de Harry Bunnell, pour lesquelles vous pouvez facilement débourser quelques milliers de dollars sur les sites d’enchères spécialisés. Siester à l’américaine a son prix!
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