En machine, à la main ou au pressing… Comment laver (et sécher) correctement son linge?

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Pour répondre à ces questions existentielles qui préoccupent régulièrement une bonne partie de l’humanité, nous avons interrogé 3 pros du tissu, de la maille, de la sape. Ne nous remerciez pas, c’est cadeau.

Qu’apporter au nettoyage à sec?

Christine Gillis est gérante de De Geest, un des plus anciens pressings du pays, avec des établissements à Bruxelles, Anvers et Gand.

“Le nettoyage à sec est un traitement qui utilise des solvants, la plupart du temps le perchlo, qui dégraissent les vêtements. En fait, tous les habits peuvent être traités avec de l’eau, on utilise surtout le nettoyage à sec pour préserver la forme : quand on le lave avec de l’eau, un vêtement peut perdre de sa rigidité. Ça vaut surtout pour les costumes, qui sont doublés avec un tissu de renforcement, les cravates et certaines robes – haute couture -, pour ne pas abîmer les finitions.

Le nettoyage à sec peut enlever les taches, mais pour avoir plus de chance que ça marche il est important de ne pas les frotter, ce qui risque d’endommager la couleur, surtout sur le coton, le lin ou la soie. Les taches qui transpercent sur l’autre face du tissu sont toujours les plus difficiles à éliminer, et c’est pour ça qu’une tache de vin ne part quasiment jamais avec un simple lavage. Des détachants agressifs peuvent aussi faire des dégâts.”

Que mettre dans la machine à laver et le sèche-linge?

Natalie Van Laere enseigne la coupe à l’Académie d’Anvers, où elle accompagne les étudiants en 2e bachelier. Elle a été styliste chez Ann Demeulemeester et Scapa et l’est aujourd’hui chez Cesar Casier.

“Je suis toujours les indications de lavage de la marque. Elles sont imprimées par le fabricant, qui a conservé toutes les informations de production et a mené des tests de lavage. On voit parfois l’indication « dry clean only » sur un vêtement en coton parce que les consommateurs lavent souvent avec moins de soin et qu’une tendance s’est développée dans de nombreuses marques – souvent de designers – de conseiller quand même par précaution le nettoyage à sec.

Alors que le coton est une matière que l’on peut parfaitement laver soi-même. Je trie toujours mon linge par couleur et par matière et j’utilise seulement les produits de la marque Ecover. On peut généralement laver le coton entre 40 et 60 degrés, la laine et la soie à 30 degrés et des matières comme la viscose et le polyester à 40 degrés, mais le mieux est donc de simplement suivre les indications des marques.

Pour les taches sur le coton, je suis une méthode à l’ancienne : une combinaison de Wipp Express et de détergent pour cols et boutons de manchettes, sur laquelle je laisse ensuite agir une cuillerée de carbonate de sodium. J’enlève comme ça même les taches les plus tenaces, comme le sang ou la sueur jaunie sur les tee-shirts. Et la plupart des taches de graisse s’enlèvent en les brossant avec un peu de détergent avant de les mettre à la machine.

J’utilise le sèche-linge seulement pour les tee-shirt en coton, les slips, les chaussettes, le linge de lit et les serviettes de bain, parce que le séchage use plus rapidement les vêtements. Ça se voit dans le filtre du séchoir, qui est très vite bourré de fibres. Il vaut mieux pendre les pantalons et les robes à une corde à linge et les chemises mises à sécher sur un cintre vous éviteront du repassage.

Je garde les vêtements que je porte très peu dans des housses en Tyvek (NDLR: le Tyvek est une matière non acide que les archivistes de la mode utilisent aussi pour sa stabilité). Je déconseillerais les sacs sous vide, sauf pour les combinaisons de ski ou les couettes en duvet : ça ne respire pas et je ne peux pas garantir qu’il soit possible d’éliminer certains plis après 6 mois d’hibernation.

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Comment combattre les petites odeurs (vintage) sur les vêtements?

Els Keymeulen est rédactrice en chef de Gaël et confondatrice de la boutique vintage en ligne Le Freddie.

“Les vieux vêtements et matières qui ne peuvent pas être lavés commencent, après un certain temps, à dégager une odeur de… passé. Le meilleur remède est un mélange de deux tiers d’eau et d’un tiers de vodka bon marché. Avec un vaporisateur, pulvérisez ce mélange à 30-40 centimètres sur les vêtements et après une journée les mauvaises odeurs, y compris par exemple celles de renfermé des armoires ou de fumée de cigarette, sont neutralisées. Mais tenez bien compte de la distance : il s’agit de vaporiser, pas d’envoyer un jet de liquide.

Laver les vêtements est d’ailleurs un processus complètement surévalué. On met vraiment trop souvent le linge à la machine, avec le risque de ternir les couleurs et d’abîmer le tissu, même quand on fait ça correctement. Optez donc plutôt pour du « spot cleaning » – un nettoyage localisé – avec du savon au fiel de bœuf naturel. » 

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