Korean way of life: plongée dans l’hallyu, cette lame de fond de la culture coréenne

Le girlband Aespa en 2021.
Le girlband Aespa en 2021. ©  SM Entertainment
Kathleen Wuyard

Alors que la culture coréenne n’en finit pas de faire des vagues depuis le succès planétaire du Gangnam Style de Psy, le Victoria & Albert Museum, à Londres, consacre une exposition aussi dépaysante que didactique à la «hallyu».

Le terme hallyu ou «vague coréenne» désigne la popularité de la culture sud-coréenne à l’étranger. Et si ce sont les médias chinois qui ont propagé son usage dès les années 90, à l’époque où l’Empire du milieu était le principal marché d’exportation, depuis, l’Occident n’est plus en reste. En nous invitant, il y a dix ans déjà, à découvrir le style du quartier de Gangnam à l’aide d’un ver d’oreille à la chorégraphie entraînante, c’est comme si le chanteur Psy avait ouvert la porte de la Corée du Sud à l’Europe. Et depuis, la hallyu n’en finit pas de déferler.

Tantôt, elle a le goût aigre d’une bouchée de kimchi ; tantôt, les sonorités de la K-pop auxquelles nos pré-ados vouent le même culte que nous au grunge US à l’époque. Sans oublier le succès de la série Squid Game ou du film Parasite, qui a raflé trois Oscars, la Palme d’Or et le César du meilleur film étranger en 2020. D’épiphénomène, cette culture coréenne s’est progressivement mêlée à la nôtre, et le V&A retrace en images cet exemple réussi de diplomatie.

Le classique saekdong, vêtement traditionnel coréen aux rayures colorées, par le label Darcygom.
Le classique saekdong, vêtement traditionnel coréen aux rayures colorées, par le label Darcygom. © Jihoon Jung, courtesy Darcygom

Car si, à l’origine, la popularité des artistes sud-coréens en Chine est à attribuer à la croissance économique en Asie et à la faim de propositions culturelles qui l’accompagne, depuis, les autorités du pays ont su capitaliser sur cette vague d’intérêt. En 2009, déjà, Kim Yoon-ok, alors première dame, décidait de soutenir la promotion de la gastronomie coréenne à l’international, contribuant ainsi à nous faire découvrir les délices du bibimbap ou du bulgogi. Un aspect qu’il s’agira d’approfondir chez Dotori ou Kimchee, entre autres restaurants coréens cotés de Londres, le V&A ayant choisi de diviser l’expo en quatre sections qui n’incluent pas la cuisine.

La Moon Jar Dress, une création de Minju Kim, en 2021.
La Moon Jar Dress, une création de Minju Kim, en 2021. © Minju Kim, Photo Sangmi An, Model Leehyun Kim / jumyeong.kim

Celles-ci font en revanche la part belle à la culture au sens large sur fond de contexte historique, la première partie étant consacrée à l’ascension météorique de la Corée du Sud, passée en cinquante ans d’un pays ravagé par la guerre à un acteur culturel incontournable dès 2000. Notamment grâce à la K-pop, à laquelle l’institution consacre une section, entre sculpture de G-Dragon et costumes exclusifs des stylistes de BLACKPINK et BTS.

The Peony dress, by Miss Sohee, 2020 graduation collection, 'The Girl in Full Bloom'. Photograph by Daniel Sachon

Celles et ceux qui ont binge-watché Squid Game retrouveront vêtements et accessoires tirés du tournage ainsi qu’une reconstitution d’un décor de Parasite dans l’espace dédié au succès du K-drama. Et ni la K-beauty ni l’influence des créateurs de mode ne sont oubliées, le parcours prenant fin avec vingt silhouettes signées de la jeune garde du pays du Matin calme.

Painted sculpture, Untitled G-Dragon, A Space of No Name, by Gwon Osang. ©
Painted sculpture, Untitled G-Dragon, A Space of No Name, by Gwon Osang. © Courtesy Gwon Osang © Courtesy Gwon Osang

En tout, plus de 200 artefacts seront exposés dans ce que Rosalie Kim, curatrice, a qualifié d’hommage à une «culture vibrante et créative» mais aussi à ses fans dévoués. Oppa Hallyu style.

Hallyu! The Korean Wave, V&A, à Londres, vam.ac.uk

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