Zaha Hadid devant l’Éternelle

L’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid offre une cure de jouvence à Rome. Son musée d’arts du XXIe siècle aux lignes avant-gardistes, le MAXXI, ouvrira officiellement ses portes en mai prochain.

Rome se déride… La ville Éternelle en a fini de sa réputation de ville-musée. Désormais, l’architecture contemporaine se fraie un chemin parmi les vieilles pierres. En 2002, l’architecte italien Renzo Piano ouvrait la voie en livrant l’auditorium Parco della Musica, à la forme de coque spectaculaire. En 2005, l’Américain Richard Meier emballait, lui, l’autel augustéen Ara Pacis d’une cage de verre et de béton.


Cette fois, c’est l’Anglo-irakienne Zaha Hadid qui offre une cure de jouvence à la belle millénaire. Son musée d’arts du XXIe siècle aux lignes avant-gardistes, le MAXXI, ouvrira en effet officiellement ses portes au public en mai prochain. Mais déjà, les premiers clichés des espaces créés par la diva de l’architecture, pour ce temple de la culture, ont fait le tour de la planète. Le bâtiment de 20 000 m2 affiche une silhouette extérieure très brute, avec un surplomb vertigineux du dernier étage sur le quartier. Face à ces lignes tranchées, l’intérieur – très lumineux grâce au toit vitré – se veut beaucoup plus fluide. Halls, rampes et salles se coulent les uns dans les autres pour offrir aux visiteurs une grande liberté de déplacement.


Une apologie du mouvement typique des oeuvres de la grande architecte qui, pour chacun de ses projets, imagine des lieux où les limites s’effacent et où la réalité se déconstruit grâce à une maîtrise très poussée des matériaux. Il y a encore une dizaine d’années, les détracteurs de Zaha Hadid affirmaient d’ailleurs que ses créations étaient utopiques et ne sortiraient jamais de terre.

Aujourd’hui, la « starchitecte » démontre, à coups de nouveaux édifices hypermédiatisés, que son art n’a pas fini d’évoluer. Ce que résume bien Philip Jodidio dans Hadid – Complet Works 1979-2009 (Taschen), une monographie dont 200 exemplaires ont été recouverts d’une plaque en acrylique noir poli évoquant le MAXXI : « son concept d’architecture, né d’un processus de conception et d’une logique rigoureuse a été rendu possible par une autre révolution industrielle, celle de la conception et de la production assistées par ordinateur. Les bureaux peuvent jaillir des murs et les ponts entamer une danse sinusoïdale. Zaha Hadid a libéré l’architecture, qui ne sera plus jamais la même. »


FANNY BOUVRY

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