Le galeriste Pierre Staudenmeyer en 5 dates

Le plus atypique des galeristes de design a disparu il y a deux ans. Une exposition et un livre rendent hommage à son esprit défricheur.

1984

La galerie Néotu inaugure une nouvelle ère

C’est en découvrant le projet de la chaise longue Pi de Martin Szekely (photo) que Pierre Staudenmeyer et son associé Gérard Dalmon, tous deux venus au design par l’art et la psychanalyse, auraient lancé : « C’est néo-néo-néo tout ! » Dans la foulée naît leur galerie, Néotu. Elle est alors la seule, en France, à produire du mobilier en séries limitées.

1985

Pierre Staudenmeyer casse les codes du design

Sa première exposition s’intitule Onze Lampes. On y trouve les créations de Sylvain Dubuisson, Olivier Gagnère, Garouste & Bonetti… L’éclectisme domine. « Loin du fonctionnalisme ambiant, Pierre aimait les pièces à la limite entre l’art et le design », se rappelle Mattia Bonetti.

1990

Néotu s’exporte à New York

Dès son arrivée, Néotu fait la joie des connaisseurs américains. A Paris, Pierre commence, lui, à s’intéresser à de nouveaux créateurs, comme Ron Arad, qu’il est le premier à exposer en France, ou les frères Bouroullec, dont il produit l’étagère Charlotte.

2002

L’aventure Mouvements modernes

Alors que Néotu est au firmament, le galeriste décide de tourner une nouvelle page. Néotu ferme ses portes. Celles de la galerie Mouvements modernes s’ouvrent dans la foulée. Le lieu se concentre sur la céramique – sa grande passion -, la redécouverte de créateurs méconnus (Nanda Vigo, Gino Sarfatti) et soutient les contemporains (Christian Biecher, les frères Campana…).

2007

La disparition d’un « fauteur de troubles »

« Pierre était un ovni, un fauteur de troubles », confie Chloé Braunstein, qui fut pendant des années sa complice d’écritures. L’homme disparaît brutalement, emporté par un cancer. Il laisse derrière lui près de 900 objets édités ou exposés. Chacun à sa façon retrace son regard. Et son audace.

Marion Vignal, Lexpress Styles

Les Années Staudenmeyer. 25 ans de design en France, Passage de Retz, Paris (IIIe), 01-48-04-37-99. Jusqu’au 15 janvier.www.passagederetz.com
A lire : Les Années Staudenmeyer, sous la direction de Chloé Braunstein-Kriegel, éd. Norma, 50 euros.

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