Royal Boch: la fin de la porcelaine belge?

La faïencerie Royal Boch, le dernier fabricant belge de porcelaine, qui occupe une petite cinquantaine de personnes, va déposer le bilan.

Bientôt la fin d’une belle histoire ? La faïencerie Royal Boch, le dernier fabricant belge de porcelaine qui occupe une petite cinquantaine de personnes, va déposer le bilan.

La Manufacture Royal Boch de La Louvière, sous concordat judiciaire depuis novembre, déposera son bilan jeudi matin devant le tribunal de commerce de Mons, a confirmé son directeur général Marc Pairon. Avertis mercredi au terme d’un conseil d’entreprise, les 47 travailleurs de l’entreprise ont décidé d’occuper l’usine, ajoutent les syndicats.

Confrontée à de graves problèmes de trésorerie, menacée par ses créanciers, la célèbre faïencerie louviéroise avait obtenu en novembre dernier un sursis de six mois. La direction n’ira pas jusqu’au bout du délai. « Les investisseurs qui s’étaient manifestés se sont désistés. Et il est impossible de continuer seuls », explique Marc Pairon.

L’entreprise ne parvient plus à honorer les conditions du concordat, notamment la poursuite de la production. « Il y a pour 850.000 euros de commandes, mais il est impossible de les fabriquer si les produits de base sont bloqués à Anvers « , précise le secrétaire régional Manuel Morais.

La société doit entre autres assurer la production des services de table créés par Nedda El-Asmar pour la station polaire Princess Elizabeth. Le service devrait être commercialisé pour le mois de mai de cette année.
« On attend », a déclaré Yves Panneels, responsable de la communication de Nedda à Weekend.be. « Demain, un curateur sera désigné et les activités devraient simplement continuer jusqu’à ce qu’on trouve un repreneur. La totalité du service polaire est déjà produite et devrait être dans le commerce comme prévu en mai », rajoute-t-elle.

« Les dettes de l’entreprise se montent à 16,285 millions d’euros. Mais il faut savoir que plus de douze millions sur la somme sont réclamés par le baron Frédéric de Mévius, l’un des propriétaires, qui souhaite récupérer les avances consenties. Sans cela, les dettes de Royal Boch seraient supportables. C’est la preuve qu’il a spéculé sur la vente », poursuit Manuel Morais. Une rencontre entre les syndicats et le baron de Mévius serait prévue samedi.

Réunis mercredi matin en assemblée générale, les travailleurs de Royal Boch ont décidé d’occuper le site. Ils réclament la présentation d’un vrai projet de relance des activités et le rapatriement à La Louvière du dépôt de Kontich, précise le syndicat.

Weekend.be, avec Belga

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