[à publier] Dior in situ, modernisme parallèle

© SOPHIE MALGAT PHOTOGRAPHIÉE PAR MARK SHAW ARK SHAW

Dans l’ouvrage Dior et ses décorateurs, il est question du travail de maître de Christian Dior, Victor Grandpierre et Georges Geffroy dont le « modernisme parallèle » a marqué le xxe siècle.

[à publier] Dior in situ, modernisme parallèle

Il aimait le gris colombe, les souvenirs pas même fanés de la Belle Epoque, les robinetteries en cygne, les lits en alcôve, les palmiers kentia, le néo-Louis xv, le néo-Louis xvi et même le Napoléon iii, les appliques recouvertes de dorures, les rideaux à l’autrichienne blancs et les lustres en cristal. Christian Dior ne recula devant rien pour habiller ses intérieurs, il fit de même avec les femmes. Il disait :  » Mon faible est une vocation d’architecte. Une robe telle que je la conçois est une architecture éphémère destinée à exalter les proportions du corps féminin.  » Quand, durant cet hiver glacial de 1947, il présente sa première collection très vite baptisée New Look, il cherche surtout à faire table rase du passé récent, oublier les années de guerre et les tickets de rationnement d’une France à peine libérée. Ses femmes-fleurs seront à l’image de sa maison de couture au 30 de l’avenue Montaigne et de ses résidences privées, son hôtel particulier du boulevard Jules-Sandeau, son moulin du Coudret non loin de Fontainebleau et sa Colle Noire, près de Grasse. L’heure pour lui est à la délicatesse et ses pied-à-terre auront cette aura-là grâce aux talents conjugués de Victor Grandpierre et Georges Geffroy. C’est d’eux dont il est question dans l’ouvrage Dior et ses décorateurs, où l’on admire comment à trois, ainsi fécondés, ils firent de leur mieux pour marquer ce xxe siècle avec leur  » modernisme parallèle  » enraciné dans l’histoire. Et quand Sophie Malgat, l’épouse du réalisateur Anatole Litvak, prend la pose dans une robe du soir de la collection automne-hiver 1953, c’est naturellement dans le jardin d’hiver de l’hôtel particulier de monsieur. Car tout y est emblème. Et rien ne pourrait mieux servir d’écrin à ce gris qui pour lui était la couleur par excellence de l’élégance. Tout se tient.

Dior et ses décorateurs, Victor Grandpierre, Georges Geffroy et le New Look, par Maureen Footer, avant-propos par Hamish Bowles, éditions Citadelles & Mazenod.

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