Delphine Kindermans

L’éthique, futur critère pour juger de la pureté d’une pierre précieuse?

Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

Carat, cut, colour et clarity. En langage d’initiés, on parle simplement des 4 C, soit autant de qualités retenues pour juger de la valeur d’une gemme. Le milieu feutré de la joaillerie n’étant pas particulièrement connu pour sa propension à envoyer valser les traditions, cette échelle de mesure a beau avoir été inventée en 1931 par le Gemological Institute of America, elle fait toujours autorité à travers le monde.

Et si cette échelle de mesure balaie ce bon vieux système métrique pour jauger le poids, ce n’est pas par pur snobisme : certes, un carat équivaut à 5 grammes, mais cette unité fort triviale est réservée aux pierres artificielles. Là où, davantage encore qu’ailleurs, ce qui est très rare est très cher, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Par conséquent, même dans la catégorie des  » naturelles « , le tri reste draconien : ainsi, chez Tiffany & Co., 99,96 % des diamants en circulation ne passent pas l’épreuve de sélection et sont déclarés inaptes à intégrer les parures dessinées par la maison.

u003cstrongu003eEn ces temps ou0026#xF9; les consommateurs sont sensibles aux problu0026#xE9;matiques de durabilitu0026#xE9; et d’u0026#xE9;quitu0026#xE9;, le parti pris du0026#xE9;ontologique pourrait pourtant devenir un atout commercial de poids s’il u0026#xE9;tait gu0026#xE9;nu0026#xE9;ralisu0026#xE9; u0026#xE0; l’ensemble du secteur de la joaillerieu003c/strongu003e

A ces critères esthétiques s’en sont ajoutés d’autres, assez récemment et de manière moins unanime, liés à l’éthique. Un cadre a bien été défini par les Nations Unies dès 2003 – et accepté par 81 pays, soit environ 99,8 % des producteurs – qui impose plus de transparence et de traçabilité au précieux cristal de carbone. Mais il se limite à prohiber ceux qui servent à financer des mouvements rebelles contre l’armée officielle d’un Etat. Outre l’absence d’injonctions en termes de développement de l’économie locale ou de protection de l’environnement, ces accords dits de Kimberley ne font jamais référence aux droits de l’homme. Et en particulier aux conditions de travail et de sécurité des ouvriers chargés de l’extraire, dont on sait qu’ils sont nombreux, comme dans les mines d’or, à n’être que des enfants. Les initiatives prises en ce sens le sont donc systématiquement à titre individuel, selon le bon vouloir des marques.

En ces temps où les consommateurs sont sensibles aux problématiques de durabilité et d’équité, le parti pris déontologique pourrait pourtant devenir un atout commercial de poids s’il était généralisé à l’ensemble du secteur. En attendant, il devrait au moins peser dans la balance à l’heure de choisir un bijou pour la fête des mères, le 12 mai prochain…

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