Diana mania: de The Crown à nos dressings, Lady Di est partout
La série télé The Crown met enfin en scène Lady Di, ravivant le mythe fashion de cette icône inclassable qui n’hésitait pas à porter le jogging avec des bottes de cow-boy.
Maintenant qu’elle a enfin fait son entrée dans la série télévisée The Crown, le coup d’envoi d’une fin d’année placée entièrement sous le signe de Lady Di est donné, remettant à l’avant-scène la saga de sa vie, de son décès, de ses enfants – et bien entendu sa garde-robe.
Ainsi, le mois dernier, l’actrice Emma Corrin qui l’interprète à l’écran figurait déjà en couverture du Vogue britannique sous ses traits, dans une robe de bal bleu roi et nimbée d’un flou nostalgique totalement eighties. Le site vintage belge Le Freddie, lui, a consacré toute une collection à l’iconique Britannique, accompagnée d’un shooting photo dans un Balmoral improvisé aux couleurs automnales. Et tout indique que la Dianamania a encore de beaux jours devant elle. Sont annoncés un documentaire à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa mort, en 2022, une adaptation cinématographique par Netflix de la comédie musicale consacrée à la princesse de Galles – reportée pour cause de pandémie -, ainsi qu’un film hollywoodien, Spencer, avec Kristen Stewart.
Une princesse bien comme il faut
« Elle était une vraie gangsta avec ses vêtements. Chaque look était parfait », estime la chanteuse Rihanna. Mais le doute est permis… La Diana officielle pouvait, en effet, paraître assez terne. La preuve avec les quelque 140 photos de ses prétendues « meilleures » tenues sur le site Web du magazine américain Harper’s Bazaar. L’ancienne institutrice de maternelle était à bien des égards une princesse comme il faut, vêtue de robes de bal vieillotes et de tailleurs austères conçus par des couturiers tels que Catherine Walker, Bruce Oldfield, Bellville Sassoon ou encore David et Elizabeth Emanuel, qui ont imaginé sa robe de mariée façon Cendrillon. Elle arborait souvent des chapeaux étranges, comme il sied apparemment (aujourd’hui encore) à une dame de son rang, des petits noeuds et des imprimés fleuris mémères.
Après sa rupture avec le prince Charles, Lady Di a néanmoins gagné en confiance. On pense à la fameuse « revenge dress », la petite robe noire dévoilant ses épaules qu’elle porta lors d’une fête en juillet 1994, le jour où Charles avoua pour la première fois à la BBC sa relation avec Camilla Parker Bowles. Si cette tenue sexy signée Christina Stambolian se trouvait dans sa garde-robe depuis trois ans, elle n’avait encore jamais osé la porter. « Ce moment où elle est apparue effrontée m’a bouleversée », a confié Rihanna à Vogue. Il existait donc une Lady Di moins apprêtée. Non pas celle à la tiare que l’on voyait lors de ses apparitions officielles, mais la jeune femme que l’on découvrait dans ses temps libres, l’un ou l’autre paparazzi se cachant plus souvent qu’à son tour derrière un buisson ou un réverbère pour la traquer.
Les photos de la presse à scandale à la fin des années 80 et au début des années 90 – une époque où les smartphones n’avaient pas encore vu le jour, et Instagram encore moins – respirent le streetstyle. Sur l’un des clichés, Diana porte une casquette de base-ball ornée de l’image d’une couronne, représentant les armoiries de la police montée canadienne. Elle est vêtue d’un jogging, un manteau masculin en tweed et des bottes de cow-boy à motif léopard discret.
La princesse de Galles en mode loisirs, ce sont des Chuck Taylor roses aux pieds, un sweat-shirt oversized sur le dos avec une publicité pour la compagnie aérienne Virgin Atlantic… On la voit aussi affublée d’un sweat-shirt avec le logo de Harvard associé à un minishort Nike, des sneakers et des chaussettes de tennis blanches… qu’elle arbore aussi sous un long manteau rouge, avec un sac à main noir hors de prix, à la sortie de sa séance de gym. Diana sait qu’on la photographie. Elle pose et regarde souvent droit dans l’objectif. Comme le font les influenceurs d’aujourd’hui pendant les Fashion Weeks. Elle n’est pas intimidée. Elle joue avec ces clichés et communique par ses vêtements. A l’instar de Melania Trump avec sa parka « I really don’t care do U? » signée Zara. Elle a sans doute été la toute première personnalité à avoir appris à parler au travers de son vestiaire.
Lady Di était-elle dès lors le summum du bon goût en 1989? La réponse est non. « La princesse Diana était éblouissante, écrit la journaliste Alexandra Shulman dans le Daily Mail, mais c’est un non-sens d’affirmer qu’elle était une source d’inspiration fashion. »
Un luxe que peu peuvent s’offrir
Ces dernières années, la princesse a pourtant inspiré de nombreux créateurs de mode, de Martine Rose à Virgil Abloh. Celui-ci a consacré sa collection été 18 à la Lady Di des photos volées. La ligne s’intitulait « Natural Woman » et l’invitation au défilé présentait une photo d’archives la montrant en maillot de bain bleu-vert, assise sur le plongeoir d’un luxueux yacht.
Cet automne, Diana a fait son apparition dans le dressing du label américain preppy Rowing Blazers, avec notamment des copies de deux de ses pulls iconiques: celui à moutons, réalisé en 1979 par la marque de tricot Warm & Wonderful de Sally Muir et Joanna Osborne. Et un charmant modèle rose des années 80, tiré des archives de Gyles & George, sur lequel on peut lire à l’avant « I’m a luxury… » et à l’arrière: « Few can afford. » (« Je suis un luxe… que peu peuvent s’offrir »)
L’héritage vestimentaire de la mère d’Harry et William prend véritablement d’assaut les rues commerçantes. Il y a quelque temps, le site Who What Wear titrait « Princess Di’s Most Minimal Outfits Can Basically Be Bought At Arket, Cos and H&M » (NDLR: Les tenues les plus minimales de la princesse Diana peuvent s’acheter chez Arket, Cos et H&M). Sans parler des centaines de boutiques de seconde main où l’on trouve pour deux fois rien une tenue nineties dans son style décontracté mais chic. Si Lady Di nous a appris une chose, c’est bien que ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on porte, mais la façon dont on le porte – et, parfois, le moment que l’on choisit pour le faire.
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