Fashion Week: Milan, le 17 janvier 2011

Troisième journée de présentation des collections de prêt-à-porter masculines à Milan. Que retenir de nécessaire et de stupendo de ce lumineux 17 janvier, 42éme (!) anniversaire de Dj Tiesto et fête de toutes les Roseline ?

– La saison dernière, Mundial oblige, Dirk Bikkembergs avait choisi de retransmettre son défilé sur grand écran en direct d’Afrique du Sud. 6 mois plus tard le couturier belge revient en chair et en muscle à Milan. Entre sportswear et tailoring, le Belge reste fidèle à lui-même.

– Ça se confirme : Frida Gianinni (Gucci) a définitivement abandonné les années néo-folkeuses et night-club au profit d’un vestiaire plus mature. Ici, comme Miuccia Prada la veille, la créatrice cite abondamment les années 70, on oscille entre le vieux rose et le marron. Si on ne devait retenir qu’une pièce : un pull en mohair évoquant les toiles de Mark Rothko.

– Que Kean Etro, en ami de longue date de Dame nature, s’aventure cette année dans les plaines à vaches d’Europe Centrale (l’invitation était une boîte qui donnait du meuuhh quand on la retournait). Sur le catwalk, ça donne forcément quelques pièces en peau de – ben oui – vache. Sinon, beaucoup moins technicolor qu’à l’accoutumée : pas mal de marron seventies, encore (une tendance, une !), un peu de bleu et des touches preppy pour le stylisme.

– Que chez D&G, on célèbre la jeunesse hipster qui de Brooklynà Hoxton Square redéfinit l’allure que les plus ou moins de vingt ans ne peuvent que connaître. Portrait robot : ce petit fils de pub, fan de pop culture, traîne au Starbucks en Nike Air, gros casque pseudo vintage branché sur son lecteur Mp3, boit du Coca Zero en surfant sur son McBook. Et se sent si différent.

– Que la marque Woolrich Woolen Mills s’offre les talents du designer Mark McNary. L’Américain revisite les archives chasse et pêche de la marque séculaire. Mention très bien.

– Que Donatella Versace nous replonge à l’époque où la proto-électro à la Kraftwerk, le op’art et les jeux d’arcade définissaient l’horizon esthétique des branchés. On parle du début des années 80, grande décennie de la marque à la méduse. Cuir et effets graphiques dominent la collection.

– Que Umit Benan, entérine la fin des minets. La collection de ce turco-teuton plus que prometteur, baptisée « Investment Banker », fait référence au roman American Psycho de Bret Easton Ellis. Un vestiaire de Yuppies revu et corrigé avec ironie par ce créateur qu’on rangera dans le clan de ceux qui buzzent avec Adam Kimmel et Patrick Grant. Du reste, BEE reste plus tendance que jamais auprès des modeux forcément fascinés par la subversion : les frères Dsquared2 aussi évoquaient l’univers glauque et glam de l’auteur de Less than Zero, la saison dernière.

– Que chez Moschino, quand on reprend le chemin des podiums, on ne le fait pas à moitié : la marque avait organisé une petite sauterie aux abords d’un stade de rugby. Ambiance troisième mi-temps, chopes et mini-burgers pour une collection inspirée du monde du ballon ovale. Une esthétique d’étudiant anglais secrètement punk, plus Cercle des poètes disparus que grosse barbe et beuverie basque.

Baudouin Galler

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