Haute couture : Chanel sous le signe du lion

Sous la verrière du (Grand) Palais à Paris mardi soir, c’était au tour de la maison de haute couture Chanel de présenter sa collection pour l’hiver prochain, digne de l’époque opulente des Romanov.

Sous la verrière du (Grand) Palais à Paris mardi soir, c’était au tour de la maison de haute couture Chanel de présenter sa collection pour l’hiver prochain. Le créateur artistique de la maison française, Karl Lagerfeld, aime voir les choses en grand, il avait fait installer la réplique, en format quinze mètres de haut, d’un petit bronze que Gabrielle Chanel avait chez elle, celui d’un lion – sa constellation – avec l’une de ses pattes avant posée sur une perle. Le décor est planté.

Le défilé s’est déroulé dans une atmosphère digne de l’époque opulente des Romanov. Alors que pour l’été, la collection plutôt sage se déclinait dans les tons pastel (rose, vert pâle,…), pour cet hiver, Karl Lagerfeld change de nuancier mais n’en revient pas pour autant aux vestes noir et blanc qui font la marque de fabrique de Chanel. Ses tailleurs se déclinent dans des couleurs chaudes. Le créateur a résolument opté pour les paillettes et les bijoux de fantaisie pour les garnir, d’autres en tweed sont décorés de brocart d’or et de fourrure. Les couleurs ocre et rouge profond des créations font écho aux couloirs sombres et aux riches tapis d’une église byzantine du 18ème siècle.

Lagerfeld déroge à la tradition

Malgré la richesse de ces pièces, Lagerfeld a néanmoins souligné la simplicité de sa collection, il n’a présenté aucune robe longue, pourtant une tradition dans une collection de haute couture. « Vous avez remarqué, pas une seule robe longue, pas une seule robe noire. Pour Chanel, c’est assez nouveau », lance-t-il à l’issue du spectacle. Le couturier a vu trop de robes longues sur les tapis rouges, dans les festivals qu’il s’amuse, potache, à épeler « fesse-tivals ». « La fille qui sort de la limousine en robe longue, tout ça, ce n’est plus notre époque », assure-t-il à l’AFP.

Le couturier a multiplié les modèles de robes incorporant une petite veste boléro. « Cela permet au corps d’être galbé sans être cassé à la taille. L’idée est d’apporter de la flexibilité, ça permet aux femmes de bouger comme un fauve », plaisante « Karl », cité par l’AFP. « Cette silhouette qui met en valeur une cage thoracique fragile, c’est beaucoup plus joli qu’une taille étranglée », plaide-t-il.

Bref, un ensemble de tenues qui évoquait plus le prêt-à-porter que la Haute Couture. Un dépouillement plutôt sec, que ne venait contrarier, çà et là, que le détail d’un col surdimensionné, des surpiqûres sur une jupe crayon ou un matelassage boursouflé. Le modèle le plus réussi du défilé étant cette robe sur laquelle le directeur artistique de la maison décline le motif des jardinières de porcelaine ancienne aux dessins croisillonnés en une audacieuse robe semi-transparente ou encore cette élégante robe qui rappelle la décoration délicate des fins oeufs de Fabergé.

Ca.L, avec l’AFP et G.C

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