Jil Sander: l’ovation

Une standing ovation et un rappel. Raf Simons n’aurait pas pu rêver mieux comme final pour son dernier défilé en tant que directeur artistique de Jil Sander. Pour rappel, les deux parties ont annoncé jeudi qu’elles cessaient leur collaboration, la créatrice allemande revenant aux commandes de la griffe qu’elle a créée en 1968.

Durant le show, excessivement chargé en émotion, les mannequins ont lentement circulé entre six majestueux bouquets de fleurs, réalisés par le fleuriste anversois Mark Colle à partir de 65 variétés de plantes. À l’inverse de ces installations florales abondantes, la collection automne-hiver 12-13 est à placer sous le signe du minimalisme cher au créateur belge. Fragiles, les silhouettes déambulent dans de longs manteaux double-face aux teintes douces et pastel. Toutes les variantes de rose pâle sont évoquées. L’univers de la lingerie est finement étudié, tandis que résonnent les notes rétro de la fin des Fifties. Mais de cette fragilité apparente se dégage une bonne dose de modernité, visible notamment par le biais des accessoires, comme ces sandales partiellement fluo, ou ces quelques robes argentées.

Comme toujours, le créateur diplômé en design industriel apporte une attention toute particulière à la structure du vêtement : les coupes sont impeccables, les volumes sont chamboulés, comme cette jupe qui gonfle partiellement sur l’avant. Indubitablement, son talent ne manquera pas de s’exercer à l’avenir dans une nouvelle maison de mode. À ce sujet, les rumeurs d’une arrivée chez Dior se font toujours plus pressantes, l’un des agents de Raf Simons ayant même démenti avoir démenti sa venue au sein du temple du New Look… Schizophrénique, vous avez dit ?

Catherine Pleeck, à Milan

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