La théorie du genre selon Prada

Isabelle Willot

On croyait la chose acquise: une fille = un garçon, pas de discussion. Si seulement…Sans prétendre faire de politique, Miuccia Prada a décidé de poursuivre l’analyse entreprise la saison dernière sur ce qui fait qu’un vêtement serait a priori plus féminin que masculin. Et ce sans céder à la facilité d’affubler un sexe des attributs présumés de l’autre – le rose et les froufrous pour les uns, le bleu et la rigueur pour les autres – mais en jonglant justement avec cette part commune de notre vestiaire que nous partageons, le tout décliné dans des tons sombres presque glaçants.

Un sérieux contrepied au retour chaleureux des couleurs automnales – on serait presque tenté de dire forestières après que Salvatore Ferragamo nous ait à son tour plongé, après Corneliani et Zegna, dans un décor d’arbres mouvants en parfaite harmonie avec les tons rouilles et kaki dominant la collection – bien de saison spottées jusque chez Versace – le show samedi soir n’avait sans doute jamais été aussi sobre – voire même chez Moncler où les doudounes déclinées dans une dizaine de matières se faisaient même fourrure, du moins en apparence. Une journée raisonnable sans être ennuyeuse pour autant où le vêtement semblait avoir repris le dessus sur le décorum omniprésent la veille. Chez Calvin Klein, toutes les nuances possibles de gris des silhouettes faisaient écho à l’acier bleuté du flacon de la nouvelle fragrance Reveal Men dont l’égérie – le jeune acteur britannique Charlie Hunnam star de la série Sons of Anarchy – était l’invité star du défilé.

Isabelle Willot

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