New York : une Fashion Week en crise

C’est ce vendredi que débute la Fashion Week automne hiver 2009/2010 à New York, une Fashion Week sous le signe du changement. L’industrie de la mode, étant, elle aussi, touchée par la crise.

C’est ce vendredi que débute la Fashion Week automne hiver 2009/2010 à New York, une Fashion Week sous le signe du changement. L’industrie de la mode, étant, elle aussi, touchée par la crise.

Le magazine américain Women’s Wear Daily, considéré comme le quotidien le mieux informé en matière de mode, n’a cessé ces dernières semaines d’annoncer la faillite de tel ou tel magasin ainsi que la difficulté des chaînes à tenir la route.

A vrai dire, personne n’est épargné, que l’on soit un petit styliste débutant ou un nom reconnu de la grande distribution de luxe. La crise touche tout le monde. « Faillite », « licenciement » et « stagnation » ne sont que des exemples de mots bien trop utilisés en cette période.

Pourtant certaines maisons tiennent le coup, ouvrent de nouveaux espaces mode et de nouvelles boutiques. Car si d’un côté le bateau coule, de l’autre, certaines enseignes prestigieuses ayant toujours pu se distinguer par la qualité de leurs produits, se voient bénéficiaires d’une nouvelle tendance, à savoir : « Bye bye la sur-consommation et bonjour l’assurance de valeurs sûres ».

Moins de défilés, moins de mannequins, moins de pièces

Pour en revenir à la Fashion Week en elle-même, quelques signes ne trompent pas. Marc Jacob divise par trois le nombre de ses invités, le nombre de mannequins est réduit, certaines représentations coûteuses ont été laissées de côté, les showrooms plus modestes sont choisis en priorité, des défilés communs entre différents créateurs voient le jour – par exemple, les créateurs Mara Hoffman, Sergio Davila et Nicholas K ont décidé de regrouper leurs budgets – les collections de 30 à 40 pièces se voient réduites de 25 à 30 pièces.

Considérablement réduites également, les invitations aux prestigieux défilés se sont disputées plus sévèrement cette saison et étaient envoyées dans des enveloppes entièrement noires. Le ton est donné.

Cependant, le nombre d’exposants inscrits n’a que très peu diminué. Ils sont actuellement plus de 70 contre 80 stylistes au défilé dernier. Les vedettes habituelles tiennent toujours le haut de l’affiche – Ralph Lauren, Diane von Furstenberg ou Calvin Klein – et quelques petits nouveaux font leur apparition, comme le couturier libanais Georges Chakra.

Les points positifs à retirer de tout ça? La Fashion Week new yorkaise édition 2009 se révèlera très certainement beaucoup plus intime et charmante. Et par chance, dans le monde de la mode, tout changement est perçu comme un renouveau. Voilà qui va probablement pousser les invités et journalistes à changer leur regard sur les collections et à y porter plus d’attention.

La mode est donc loin d’avoir dit son dernier mot! Le maire de la « grosse pomme », Michael Bloomberg, annonce avec vaillance : « L’industrie de la mode est vitale pour l’économie de New York, elle emploie plus de 175.000 personnes et représente des milliards de dollars en salaires et revenus chaque année. Promouvoir la Fashion Week et lui assurer un succès à long terme est plus important que jamais en ces temps difficiles ».

La mode dans l’assiette

Et parce que tout le monde ne peut pas se payer le luxe d’assister aux plus prestigieux défilés de New York, Bergdorf Goodman, en plein coeur de la 5th avenue, a eu l’idée d’accueillir ses clients dans son salon de thé pour un après-midi « Prêt-à-portea » où le fashion est servi…dans l’assiette.

La marque de luxe à pensé qu’il serait amusant de faire venir à New York les initiateurs londoniens de cette idée originale, pour qui préparer des confections comestibles inspirées des dernières collections mode est devenu une spécialité. Le résultat est littéralement à croquer.

Durant toute la Fashion Week, du 13 au 20 février, BG restaurant, servira des cookies, des petits fours, et divers desserts inspirés des créations de Louboutin, Chanel, Marchesa, Oscar de la Renta, Michael Kors, et bien d’autres,…

Selon les responsables, certains créateurs ont le chic pour rendre la transformation du textile à la pâtisserie très aisée. Les oeuvres de Kors, audacieuses et colorées ont été d’une aide notoire tout comme les sacs iconiques et classiques de Chanel.

Bien que les pièces originales soient en vente à l’étage inférieur, Linda Fargo, responsable de BG, avoue que leur version mangeable est très certainement plus adaptée et raisonnable en ces temps de crise : « Peut-être ne pouvez vous pas les posséder, mais vous pouvez les déguster ! ».

Nathalie Vandevelde

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